Le protectionnisme en ligne de mire de la réunion du G7 de Rome

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à Rome le 13 février 2009 (Photo : Tiziana Fabi)

[13/02/2009 20:24:11] ROME (AFP) Les grands argentiers du G7 sont arrivés vendredi à Rome pour une réunion au cours de laquelle ils devraient s’engager à ne pas céder au protectionnisme et tenter de trouver des lignes d’action commune face à la crise sur fond de nouvelles toujours plus alarmistes.

Les ministres des Finances et les banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) entameront leurs discussions lors d’un dîner vendredi soir.

La Russie a aussi été invitée à la réunion qui s’achèvera samedi avec la publication d’un communiqué.

A la veille de la rencontre, de nombreux responsables ont multiplié les appels à résister au protectionnisme comme le Japon qui l’a qualifié de “mal absolu”.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, qui sera présent à Rome, a aussi mis en garde contre un “protectionnisme qui peut revenir par la porte de derrière, en particulier dans le secteur bancaire”.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, dont la clause “Buy American” (achetez américain) contenue un temps dans le plan de relance a suscité des remous, et la France, pour ses aides au secteur de l’automobile, pourraient être pointés du doigt, en particulier par l’Allemagne, premier exportateur mondial.

“Le protectionnisme est un thème très délicat. Il ne faut pas que nous prenions la mauvaise route empruntée après la crise de 1929. Le G7 devra réaffirmer les grands principes (…) du libre échange”, souligne Giuliano Noci de l’école de commerce de l’Institut polytechnique de Milan.

Alors que s’ouvrait ce G7, la journée de vendredi a été marquée par une avalanche de mauvaises nouvelles, avec une aggravation de la récession en Allemagne, en Italie et globalement dans la zone euro qui a enregistré un recul record de 1,5% de son PIB au quatrième trimestre 2008.

“Les chiffres de la croissance publiés aujourd’hui ne sont pas vraiment une surprise mais soulignent la gravité de la situation”, a remarqué le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, à son arrivée à Rome.

Selon le ministre des Finances britannique Alistair Darling, l’économie globale subit “le plus sévère retournement depuis des générations” et la contraction du PIB de la zone euro “démontre l’échelle des problèmes auxquels nous faisons face”.

Le G7 devra afficher sa volonté d’une action coordonnée pour relancer l’économie et soutenir le système bancaire, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, qui effectuera à Rome sa première sortie sur la scène internationale, s’attendant à des “mesures audacieuses”.

L’Italie compte aussi insister sur la régulation et la transparence des marchés financiers, en proposant l’adoption d’un corpus minimum de règles, baptisé “étalon légal” par son ministre de l’Economie Giulio Tremonti, en référence à l'”étalon-or”.

La ministre française Christine Lagarde devrait elle presser ses homologues d’avancer sur la régulation des fonds spéculatifs, une position soutenue par l’Allemagne qui est “sur la même longueur d’ondes”, a indiqué le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück.

Pour faire face aux conséquences humanitaires de la crise, le président de la Banque Mondiale Robert Zoellick veut inciter les pays riches a mettre en place un fonds pour venir en aide aux pays les plus vulnérables.