évrier 2009 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
[13/02/2009 22:51:37] ROME (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde s’est réjouie vendredi que le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner et son homologue britannique Alistair Darling aient comme “double priorité” la relance économique et la réforme de la réglementation financière.
“J’étais très satisfaite ce soir d’entendre mes collègues britannique et américain reconnaître eux aussi qu’il y a cette double priorité”, a déclaré Mme Lagarde à la presse après un dîner de travail à Rome, qui marquait le début d’une réunion des grands argentiers du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon).
“Si on ne se focalise que sur la relance, on ne se sera pas donné les moyens de redonner la confiance, qui repose sur la refonte de l’architecture financière”, a-t-elle précisé.
Dans un entretien publié vendredi par le Financial Times, elle avait déjà demandé aux dirigeants du G20 de mettre l’accent, lors de leur sommet en avril, sur un renforcement de la réglementation financière et de laisser au second plan leurs préoccupations en matière de politique économique intérieure.
Qualifiant le dîner de “chaleureux et sympathique”, la ministre a précisé attendre du nouveau secrétaire américain au Trésor qu’il “clarifie les modalités pratiques, le calendrier et la mise en oeuvre” de son plan de stabilisation du système financier.
La ministre a indiqué qu’elle souhaiterait évoquer samedi, lors de la réunion des grands argentiers du G7, la question de la rémunération des traders. “Ce serait un bon signal pour l’opinion publique et les marchés (…) qu’on ait une convergence” sur le sujet, a-t-elle dit.
Détaillant la position française, elle a estimé qu’il faudrait prévoir des mécanismes où “les bonus ne sont pas garantis”, où “une partie des paiements sont différés pour qu’il y ait la même échelle de temps entre la rémunération et le risque pris pour l’institution financière”.
Interrogée sur le protectionnisme, qui devait être un sujet dominant de la réunion, Mme Lagarde a affirmé que seul le ministre japonais des Finances avait évoqué la question vendredi soir.
“La France n’est pas en situation de défensive ou d’accusée sur cette question”, a-t-elle assuré.
“Nous avons mis en place des mécanismes sous forme de prêts participatifs aux constructeurs automobiles, qui sont prévus par la réglementation communautaire et nous sommes en liaison étroite avec la Commission européenne sur ce sujet”, a-t-elle affirmé, se disant “très sereine”.
Elle a enfin indiqué que les membres du G7 évoqueraient “forcément” samedi “les variations de change”. Mais “on ne va pas forcément +point the finger+ (montrer du doigt)” une monnaie, a-t-elle dit.