La Bourse de Paris, fragilisée, attend les résultats des banques françaises

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[14/02/2009 10:02:59] PARIS (AFP) Déçue par les mesures économiques annoncées aux Etats-Unis, la Bourse de Paris sort d’une semaine difficile et attend avec fébrilité de voir l’impact de la crise sur les résultats annuels des grandes banques françaises.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 4,00% pour terminer à 2.997,86 points, après avoir enchaîné deux semaines de hausse et avoir repris 9,60% entre le 23 janvier et le 6 février. Depuis le 1er janvier, l’indice vedette est en baisse de 6,84%.

Le marché a connu deux séances difficiles mardi (-3,64%) et jeudi (-2,09%), déçu par les mesures de soutien au système financer américain et plombé par les premiers résultats de grandes entreprises françaises, avant de légèrement rebondir vendredi (+1,13%).

“L’accueil des résultats est logique, même s’ils ne constituent pas de véritables surprises”, note Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.

Si Total, ArcelorMittal et Sanofi-Aventis s’en sont plutôt bien sortis, le marché a sanctionné EDF, Danone, Capgemini et les deux constructeurs PSA et Renault, malgré l’aide que ces derniers vont recevoir du gouvernement français.

“On a oscillé entre des publications en ligne avec les attentes et d’autres qui étaient largement en dessous des anticipations du marché”, résume M. Garabédian.

Plus inquiétant, le compromis au Congrès sur le plan de relance Obama de 789 milliards de dollars, ainsi que l’annonce de mesures de soutien aux banques américaines pour au moins 230 milliards de dollars, ont été froidement accueillis.

“La première réaction a été plutôt mauvaise en début de semaine sur le plan de relance, les marchés se demandant si ce sera suffisant. Pour les deux plans, tout est assez opaque”, remarque le gérant de Meeschaert.

Signe de l’attentisme des marchés, les volumes d’échanges ont été très réduits cette semaine, atteignant péniblement les 3 milliards d’euros jeudi, alors même que les périodes de résultats s’accompagnent d’ordinaire d’une hausse des transactions.

“Cela démontre une certaine incertitude. Le plus étonnant c’est que la volatilité (fluctuation des cours au sein d’une même séance, ndlr) a été limitée. C’est à croire que personne n’ose prendre de position”, analyse M. Garabédian.

Le marché fait toujours preuve de prudence, hésitant sur la direction à suivre, alors que se profile une semaine riche en résultats annuels de banques et d’assureurs. Société Générale publie les siens jeudi, avant Axa et BNP Paribas vendredi.

“Ce sont des éléments de risque pour les marchés, qui vont surtout surveiller les commentaires des dirigeants”, prédit M. Garabédian, estimant que ces chiffres permettraient “de savoir si on est plus proche du bout, ou si on a un gros bout de chemin à parcourir avant d’avoir vu l’ampleur du désastre”.

Dans ce contexte, les statistiques économiques passeront au second plan, alors que la situation s’est nettement dégradée depuis janvier.

“C’est étonnant que le marché ait plutôt réussi à tenir”, souligne M. Garabédian, même s’il est trop tôt pour y voir le signal d’un rebond durable.

Les marchés américains étant fermés lundi en raison du President’s Day, les investisseurs surveilleront l’indice allemand ZEW puis, aux Etats-Unis, la production industrielle américaine et l’indicateur composite de l’activité économique de janvier.

Euronext (CAC 40)