La Caisse d’Epargne et la Banque Populaire devraient annoncer leur union le 26 février

[14/02/2009 18:30:33] PARIS (AFP)

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à Paris (Photo : Gerard Julien)

Pressés par le gouvernement, la Caisse d’Epargne et Banque Populaire devraient bien annoncer leur mariage le 26 février et donner naissance à la deuxième banque française, a confirmé samedi une source proche du dossier.

Cette date du 26 février coïncide avec celle de la publication par les deux groupes mutualistes et leur filiale commune Natixis de leurs résultats annuels, qui devraient faire apparaître des pertes conséquentes.

Interrogés par l’AFP, ils se sont tous refusés à tout commentaire.

Les deux groupes discutent depuis cet automne, non sans heurt, en vue du rapprochement de leurs organes centraux et de la création d’un nouveau géant bancaire: 98.000 salariés, 8.000 agences et 35 millions de clients.

Ils “devraient annoncer leur fusion le 26 février”, a précisé samedi une source proche du dossier.

Une autre source proche du dossier avait déjà indiqué début février à l’AFP que les deux établissements dévoileraient le schéma directeur de la fusion avant le 26.

La ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui leur a demandé d'”accélérer la manoeuvre”, a jugé samedi sur TF1 que “la fin du mois de février serait une bonne échéance”.

L’Etat a toujours été “favorable à une fusion des deux réseaux”, a rappelé de son côté le directeur de son cabinet, Stéphane Richard, joint par l’AFP.

Selon Le Figaro, le gouvernement, ne voulant pas que les difficiles négociations entre les deux groupes s’éternisent, a fixé le 26 février comme date butoir. Et menacé en cas d’échec de “prendre la main”, en prenant “jusqu’à 30% du capital du futur groupe”.

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à Paris de distributeurs de billets de la Banque Populaire. (Photo : Bertrand Guay)

L’Elysée s’est refusé à tout commentaire.

Les négociations achopperaient notamment sur la valorisation des actifs de chaque groupe, un exercice particulièrement difficile en ces temps de crise.

La Banque Populaire chapeaute le groupe administrateur de biens et de transactions immobilières Foncia, et la Caisse nationale des Caisses d’épargne le promoteur Nexity, ainsi que le Crédit Foncier.

Ce dernier fait l’objet d’un audit de la Commission bancaire, l’organe de régulation de la Banque de France, dans le cadre de la future fusion, tout comme Natixis, qui a bénéficié d’un apport en capital de 2 milliards d’euros de l’Etat.

Selon le site Mediapart, les deux groupes devraient annoncer le 26 “des pertes historiques”: “environ 300 millions d’euros” pour Banque Populaire, “près de 2 milliards d’euros” pour la Caisse d’épargne qui a perdu 751 millions sur les marchés en octobre.

La direction de la Caisse d’Epargne avait prévenu dès le mois de décembre que 2008 serait “une mauvaise année” et que la Caisse nationale des Caisses d’Epargne, son organe central, pourrait “être dans le rouge”.

Au vu de ses derniers résultats, Natixis, qui accumule les déboires depuis la création en 2006, première étape vers la fusion Caisse d’épargne/Banques Populaires, pourrait aussi afficher des pertes d’au moins 2,5 milliards.

Ses 22.000 salariés ont déjà fait part de leur inquiétude de voir la société “démantelée” dans le cadre de la fusion.

Dans ce contexte, l’Etat souhaiterait mettre en place une direction renouvelée une fois le nouveau groupe créé, rapportent Mediapart et Le Figaro.

Mais Stéphane Richard, dont le nom apparaît dans une liste de quatre candidats potentiels évoquée par la presse, a estimé que la question du choix du futur patron était “prématurée”.

Egalement sur les rangs selon la presse, François Villeroy de Galhau, membre du conseil exécutif de BNP Paribas et ex-directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, Charles-Henri Filippi, ancien patron d’HSBC France, et Philippe Citerne, directeur général délégué de Société Générale.