Natixis ne veut pas “brader” ses 40 milliards d’euros d’actifs à risque

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à Charenton-Le-Pont (Photo : Joel Saget)

[15/02/2009 12:47:45] PARIS (AFP) Natixis, filiale de la Caisse d’Epargne et Banque populaire malmenée par la crise, ne veut “en aucun cas brader” ses 40 milliards d’euros d’actifs à risque, a affirmé son directeur général dans un entretien au JDD, tout en se félicitant du mariage attendu de ses deux actionnaires.

La banque, qui a décidé de se désengager des activités de marchés à risque, a “mis en place une structure de cantonnement interne à la BFI (banque de financement et d’investissement, ndlr) qui porte l’ensemble des actifs pour lesquels il n’existe pas de marché “, a rappelé Dominique Ferrero.

Il s’agit pour l’essentiel de produits structurés de crédit, liés au marché immobilier américain, sur lesquels Natixis a passé des dépréciations de plusieurs milliards d’euros depuis le début de la crise.

Ces actifs “représentent environ 40 milliards d’euros, comme nous l’avons déjà dit, et sont pour une grande part de bonne qualité. En aucun cas nous ne voulons les brader”, a-t-il déclaré au Journal du Dimanche.

Le groupe avait indiqué mi-décembre avoir placé 19 milliards d’euros, soit 40 milliards en valeur nominale, dans cette structure.

Natixis, qui accumule les déboires depuis sa création en 2006, première étape vers la fusion Caisse d’Epargne/Banque Populaire qui devrait être annoncée le 26 février, jour de la publication des résultats annuels, pourrait afficher des pertes d’au moins 2,5 milliards, selon des informations de presse.

“Nos comptes 2008 permettront de constater les premiers effets de la restructuration drastique engagée dans la BFI”, dont “les effectifs à terme auront baissé de 15% au niveau mondial”, a souligné M. Ferrero, tout en “réfutant totalement” le qualificatif de “puits dans fonds”.

Interrogé sur l’union programmée de ses deux actionnaires de référence, le directeur général de Natixis a jugé que ce serait “une bonne nouvelle”, alors que ses 22.000 salariés ont fait part de leur inquiétude de voir la société “démantelée”.

“Nous aurons un actionnaire unique très puissant, avec 20% de parts de marché dans la banque de détail en France”, et “cela simplifiera les circuits de décision au quotidien”, a-t-il ajouté.

La banque Natixis (Banque Populaire, Caisse d’Epargne) devrait accuser une perte comprise entre 1,5 et 2 milliards d’euros sur l’année 2008, selon Les Echos à paraître vendredi.

Selon le quotidien, qui ne cite pas ses sources, la banque, très affectée par la crise financière, aurait ainsi enregistré une perte comprise entre 500 et 1 milliard d’euros au quatrième trimestre 2008.

Ces pertes pourraient rendre nécessaire une nouvelle recapitalisation du groupe, écrit encore le journal.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la perte de Natixis se monte déjà à 1,2 milliard d’euros.

De plus, Natixis a annoncé mi-décembre qu’elle pourrait perdre jusqu’à 450 millions d’euros dans l’escroquerie du gérant de fonds américain Bernard Madoff.