[15/02/2009 16:53:07] ROME (AFP)
à Rome le 14 février 2009 (Photo : Tiziana Fabi) |
A l’instar de ses homologues du G7, la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a affiché à Rome sa détermination à lutter contre le protectionnisme, tout en défendant un plan controversé d’aide au secteur automobile national.
“On est vraiment sur la même ligne consistant à dire: méfions nous de tout protectionnisme de toute nature”, a-t-elle assuré à l’issue d’une réunion vendredi et samedi des ministres des Finances du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada).
Avant cette rencontre, de nombreux responsables avaient appelé à lutter contre les réflexes protectionnistes, à l’exemple du Japon qui l’avait qualifié de “mal absolu”.
Dans son communiqué final, le G7 s’est “engagé à éviter des mesures protectionnistes qui ne feraient qu’exacerber le ralentissement” économique, et à “ne pas ériger de nouvelles barrières”.
Selon la ministre française, aucun pays n’a été pointé du doigt: “Il n’y a pas eu de mise en accusation de tel ou tel plan, de tel ou tel pays”, a-t-elle assuré.
Au cours des dernières semaines, les Etats-Unis avaient pourtant été très critiqués, en raison de la clause “Buy American” (achetez américain) contenue un temps dans leur plan de relance.
La France avait aussi suscité l’irritation de la Commission européenne et de certains de ses partenaires européens en annonçant des prêts de six milliards d’euros à taux préférentiels pour ses deux constructeurs nationaux, Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production en France.
ën à Montbéliard le 10 décembre 2008 (Photo : Sebastien Bozon) |
La France ne “se sent pas spécialement visée” par les critiques car ce plan n’est “pas protectionniste”, s’est défendue samedi Christine Lagarde, se disant “très sereine” et “en liaison étroite avec la Commission sur le sujet”.
“C’est un plan destiné à soutenir une industrie, qui est ouvert à tous les joueurs qui ont besoin de ce type de financement et qui n’est pas assorti de conditions de nature à entraîner un protectionnisme”, a-t-elle argumenté.
Selon la ministre, les grands argentiers du G7 ont en outre constaté de concert que “quand on engage des fonds nationaux, il n’est pas totalement surprenant d’avoir en contrepartie des engagements nationaux”.
Les craintes suscitées par le plan français ne semblaient pourtant pas dissipées ce week-end en Europe.
Le patron du premier groupe automobile européen Volkswagen, Martin Winterkorn, s’est ainsi inquiété, dans une interview à paraître lundi, du caractère “protectionniste” du plan français.
“Cela ne va aider personne, ni les salariés, ni les entreprises, ni les clients, si le protectionnisme de la politique agricole française est désormais transposé au secteur automobile”, a dit le patron du groupe allemand à l’hebdomadaire Der Spiegel.
Les aides publiques au secteur automobile ne doivent pas s’affranchir des règles européennes sur la concurrence, avait aussi rappelé mercredi la chancelière allemande, Angela Merkel.
En coulisses, la France reconnaît qu’un plan européen de soutien à l’automobile aurait été préférable, mais que personne ne l’a proposé.
“L’important c’est de coordonner très étroitement nos actions nationales respectives dans le cadre de nos plans de relance”, a fait valoir samedi Christine Lagarde.