ège de la société du groupe français de cosmétiques L’Oréal à Clichy (Photo : Daniel Janin) |
[16/02/2009 18:44:59] PARIS (AFP) Le numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal a vu son bénéfice net fondre d’un quart en 2008 et a raté de peu ses objectifs de croissance en raison d’une baisse de sa rentabilité et d’un net ralentissement de ses ventes, a-t-il annoncé lundi.
Le bénéfice net 2008 a chuté de 26,6% à 1,948 milliard d’euros, par rapport à une année 2007 gonflée par la vente de 1,8% du capital du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, qui avait rapporté 1,5 milliard à L’Oréal.
Ce bénéfice net est légèrement inférieur aux attentes des analystes qui visaient 2,06 milliards selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.
Le bénéfice net hors éléments non récurrents a augmenté de 1,2% à 2,064 milliard d’euros. Mais par action, il a progressé de 6,8% à 3,49 euros, soit juste en dessous de l’objectif du groupe d’une croissance “de l’ordre de 7% à 8%”.
C’est aussi la première fois depuis 24 ans que cet indicateur affiche une croissance à un seul chiffre.
Le chiffre d’affaires, en net ralentissement par rapport à 2007, où il avait augmenté de 8,1%, a progressé de 2,8% à 17,54 milliards d’euros, contre 17,68 milliards attendu par les analystes. A données comparables, il s’inscrit en hausse de 3,1% quand le groupe visait une croissance “de l’ordre de 4%”.
Sur le seul quatrième trimestre, les ventes ont augmenté de 4,7%, soit plus qu’au troisième trimestre, mais à données comparables, elle affichent désormais une baisse (-0,6%).
Les résultats ont été pénalisés par une baisse de la rentabilité à 15,5% (16,6% en 2007), avec un bénéfice d’exploitation en repli de 3,6% à 2,725 milliards, là encore en dessous des prévisions des marchés (2,78 milliards).
“Nous abordons l?année 2009 avec réalisme, confiance et volontarisme”, a toutefois indiqué le directeur général Jean-Paul Agon, cité dans le communiqué.
“L’environnement économique sera certainement encore difficile”, a-t-il estimé, mais le groupe “y est préparé”, ses “fondamentaux sont forts” et sa situation financière “robuste”.
De plus, “le marché cosmétique a toujours démontré une capacité de résistance en temps de crise”, a-t-il fait valoir.
Commentant les résultats 2008, il a jugé que “dans un environnement rendu très difficile par la crise économique, L’Oréal résistait bien et continuait de progresser tant en chiffre d?affaires qu?en bénéfice net par action et en parts de marché”.
Dans le détail, les ventes annuelles ont reculé de 6,6% en Amérique du Nord à 3,74 milliards d’euros (-4,8% à données comparables), après un quatrième trimestre encore en recul (-2,5%) dans un marché “nettement détérioré”, en particulier dans les grands magasins où la fin d’année a été “décevante”.
En Europe de l’Ouest, le chiffre d’affaires annuel a augmenté de seulement 1,8% à 7,38 milliards, et même reculé de 0,3% à données comparables. Au quatrième trimestre, il a évolué dans le sillage du trimestre précédent (+4% à données publiées mais -1,9% en comparable).
Dans le reste du monde, la croissance est de 12,5% (+13,8% à données comparables), après 12,7% au quatrième trimestre (+9%).
Par ailleurs, les ventes de produits grand public n’ont que très peu augmenté en 2008 (+0,9% à 2,05 milliards), dans un marché “très ralenti” depuis septembre, notamment en Europe de l’Ouest “où la réduction des inventaires de la distribution est sensible”. La situation a été particulièrement “difficile en fin d’année” en France et en Espagne.
Les produits professionnels, qui pâtissent de ventes moindres aux salons de coiffure américains, ont augmenté de 3,3%, et les produits de luxe ont ralenti à +6,2%.
La cosmétique active (marque La Roche Posay, etc.) a augmenté de 3,3%.
Le conseil d’administration a proposé le versement aux actionnaires d’un dividende de 1,44 euro par action, en hausse de 4,3%.