énéral du FMI Dominique Strauss-Kahn, le 26 janvier 2009 à Washington (Photo : Jim Watson) |
[17/02/2009 08:58:52] PARIS (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé mardi sur France Inter qu’il fallait intensifier les plans de soutien aux banques et la coordination internationale sous peine de voir la crise durer.
Il a néanmoins appelé à “arrêter toute distribution de dividendes” des banques aidées par les Etats et à sanctionner les dirigeants des établissements financiers à l’origine de la crise.
“Le système financier dans le monde entier n’est pas encore sain et du coup les effets de la relance ne sont pas suffisamment importants”, a-t-il affirmé, ajoutant que “l’organisation la régulation mais aussi la sortie de crise doivent avancer du même pas” à la réunion de chefs d’Etat du G20 du 2 avril.
L'”année 2009 va être difficile” et la sortie de crise n’est pas à attendre avant “début 2010 si on fait tout comme il faut”, alors que dans le cas contraire, elle “va durer”, a-t-il prévenu.
Les Etats ont “suivi” les recommandations du FMI sur la question des plans de relance de l’économie réelle même si “l’ampleur manque un peu au Japon, en Europe, dans certains autres pays”, mais c’est surtout du côté des banques que le bât blesse, juge le patron du FMI.
“Il faut aller jusqu’au bout du nettoyage du bilan des banques”, qui ne “se met pas en place assez vite”, a-t-il ajouté.
Il a admis qu’il était “paradoxal” de dépenser des centaines de milliards de dollars pour sauver des banques qui sont à l’origine de la crise, insistant sur le fait que ces dernières étaient indispensables au fonctionnement de l’économie mondiale.
“On ne va pas se priver de sauver nos banques sous prétexte qu’il y a des dirigeants qui ont mal fait leur travail”, a-t-il remarqué, appelant à “arrêter toute distribution de dividendes” des banques aidées par les Etats et à “sortir” les dirigeants “s’ils ont mal fait leur boulot”.
Il a aussi jugé “scandaleux” le niveau atteint par la rémunération de certains dirigeants de banques. “Il est normal que les gens plus qualifiés, qui prennent plus de risques, soient mieux rémunérés (…) mais il y a des limites aux inégalités” et il faut les corriger, notamment par la fiscalité, a-t-il prôné.
Il a aussi appelé à intensifier la concertation mondiale, en particulier en Europe, où il voit des “divergences de mise en oeuvre” dans les plans de relance entre les différents pays.
En outre, “le plan que lance (le président américain Barack) Obama est quand même d’une autre ampleur que ce que font les Européens”, a-t-il fait valoir.
Sur la question de la réforme de la réglementation financière, il s’est dit en faveur d’une “action à la dynamite sur les paradis fiscaux”, même si “un certain nombre d’Etats considèrent que ce n’est pas le plus urgent”.
La future réglementation devrait aussi limiter les capacités d’endettement, qui ont précipité la crise, a-t-il poursuivi.
Enfin, il a appelé à “non seulement doubler les ressources du FMI” mais aussi “les ressources qu’on peut utiliser pour les pays pauvres”.