L’euro au plus bas depuis deux mois face au dollar, craintes à l’Est

photo_1234869177661-1-1.jpg
Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

[17/02/2009 11:14:41] LONDRES (AFP) L’euro s’échangeait en baisse mardi face au dollar, après être tombé à son plus bas depuis deux mois, plombé par les préoccupations croissantes sur la résistance de l’économie européenne, tandis que les monnaies d’Europe de l’Est restaient très affaiblies face à l’euro.

Vers 10h00 GMT (11h00 à Paris), l’euro s’échangeait à 1,2655 dollar contre 1,2801 dollar la veille.

Face à la monnaie nipponne, l’euro est tombé à 116,06 yens, contre 117,46 la veille.

Le dollar s’est pour sa part un peu apprécié à 91,82 yens, contre 91,73 la veille.

Les marchés ont accueilli cependant avec soulagement les chiffres de l’enquête sur la confiance du milieu des affaires allemand ZEW, qui a remonté d’un seul coup de 25,2 points à -5,8 points en février.

En début d’échanges européens, l’euro avait touché en effet un plus bas à 1,2603 dollar depuis le 4 décembre.

En outre, soulignaient les analystes, les problèmes de l’Europe centrale et orientale pèsent également sur l’euro à cause de leurs liens étroits avec la zone euro.

Les monnaies de plusieurs pays d’Europe centrale ont accusé lundi d’importantes chutes face à la monnaie unique, liées à la spéculation et au pessimisme des investisseurs.

A Budapest, le forint a atteint son plus bas niveau historique face à la monnaie commune (309,68 forints pour un euro), à Varsovie, le zloty a connu son plus bas depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE en 2004 (4,93 pour un euro) et à Prague, la couronne tchèque a clôturé à 29,41 couronnes face à l’euro, son plus bas depuis janvier 2006.

A Bucarest, la monnaie roumaine (leu) a poursuivi lundi sa chute, avec un euro coté à 4,34 lei, taquinant ainsi son plus bas historique enregistré le 31 janvier.

“L’avertissement de l’agence de notation Moody’s sur les banques d’Europe de l’Est et leur impact potentiel sur la zone euro a été particulièrement dommageable pour la monnaie unique” commentait Audrey Childe-Freeman, de Brown Brothers Harriman, soulignant que les pays les plus exposés, Autriche, Allemagne, Italie, France et Belgique, totalisaient 84% des avoirs détenus dans ces banques de l’Est.

La livre sterling a pour sa part fait un pic, en réaction aux chiffres des prix à la consommation qui ont augmenté de 3% sur un an en janvier au Royaume-Uni après 3,1% en décembre, un ralentissement moins fort que prévu.

Les analystes soulignaient également le rebond de l’or, dans le sillage du retour vers les valeurs-refuge : “L’euro s’est fait l’écho d’un sentiment négatif sur les marchés ce matin, s’échangeant en nette baisse avant la publication de statistiques américaines, sur l’immobilier et l’activité en février” commentait James Moore, du London Bullion Desk.

Les courtiers attendent également de voir comment les marchés américains vont réagir à l’approbation par le Congrès de l’immense plan de relance de l’économie des Etats-Unis, à leur réouverture après un week-end prolongé.

Vers 10h00 GMT, la livre sterling reculait face à l’euro à 88,68 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4253 dollar.

La monnaie helvétique était en hausse face à la devise européenne à 1,4786 franc suisse pour un euro, mais perdait face au dollar à 1,1699 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or s’échangeait à 960,84 dollars contre 942,50 dollars la veille au fixing du soir, après avoir touché un plus haut depuis sept mois à 963,72 dollars.