L’Oréal devrait réduire ses effectifs de manière progressive mais significative

[17/02/2009 12:14:47] PARIS (AFP)

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ège de L’Oréal à Clichy (Photo : Daniel Janin)

L’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, a gelé les embauches et devrait à terme réduire ses effectifs de manière “progressive mais significative”, a indiqué mardi son directeur général Jean-Paul Agon.

Face à la crise, le groupe a “pratiquement gelé les embauches dans tous les pays développés” et a fait de même “dans tous les pays émergents”, a-t-il déclaré lors de la conférence de présentation des résultats annuels du groupe.

“C’est la première fois depuis 1974 qu’une mesure de ce type” est prise, a-t-il souligné.

Combinée à “certaines fermetures comme (celles des usines de) Monaco et Llantrisant, cela devrait conduire à une réduction des effectifs progressive mais significative”, a expliqué M. Agon, sans préciser davantage les intentions du groupe.

Dans le détail, “les effectifs ont plutôt tendance à diminuer dans les pays d’Europe de l’Ouest et probablement tendance à diminuer en Amérique du Nord”, tandis qu’ils “devraient se stabiliser dans les nouveaux pays”, a-t-il ajouté.

L’Oréal employait fin 2008 quelque 67.660 personnes dans le monde contre 63.400 fin 2007, une progression liée à l’intégration de 3.400 personnes issues d’YSL Beauté, acquis mi-2008 auprès de PPR.

Toutefois, interrogé pour savoir si le groupe pourrait prendre des mesures “drastiques de réduction de coûts”, M. Agon a répondu que cela reviendrait à “couper dans les forces vives”, ce qui “serait très dangereux”.

L’Oréal a annoncé en décembre la suppression de 500 postes sur 10.500 aux Etats-Unis d’ici à la mi-2009, soit 4,8% des effectifs dans ce pays.

A l’automne, il avait déjà annoncé la fermeture, “pour la première fois depuis de très nombreuses années”, de deux usines européennes, une au Pays-de-Galles, à Llantrisant (260 personnes), et une autre à Monaco (198 salariés), dont la production sera pour partie transférée vers d’autres sites.

Parallèlement à ces mesures sur l’emploi, L’Oréal réduit “drastiquement réduit les dépenses et les voyages, simplifie les organisations, mutualise les services”, et entend “maximiser les économies sur les achats” dans le cadre de “négociations plus poussées avec les fournisseurs”, a énuméré M. Agon.

Il veut toutefois rester offensif en matière de dépenses de promotion.

Après un exercice 2008 marqué par une baisse de sa rentabilité et un net ralentissement de ses ventes, L’Oréal compte en 2009 enregistrer une croissance supérieure à celle du marché mondial, après un premier semestre attendu comme “très difficile”, surtout dans le luxe.

Jean-Paul Agon a ajouté qu’il comptait aussi “maintenir les marges autant que possible”, mais il a reconnu être “plus prudent cette année”, alors que le groupe avait dû abaisser par deux fois ses prévisions de croissance en 2008.

“Au total, le marché cosmétique mondial devrait rester positif et nous espérons que nous serons capables de réaliser une croissance supérieure”, a-t-il déclaré. Mais “ce qui est difficile, c’est de savoir de combien”, a reconnu M. Agon.

En 2008, le marché mondial de cosmétiques a augmenté de 2,9%, en net ralentissement par rapport à 2007 (+5%), selon des estimations de L’Oréal.