écembre 2008 à Warren (Photo : Spencer Platt) |
[17/02/2009 17:10:26] NEW YORK (AFP) Les constructeurs automobiles General Motors et Chrysler devaient présenter mardi un point sur leurs plans de restructuration, dont dépend le maintien du soutien de l’Etat fédéral, indispensable pour leur éviter une faillite.
Preuve de la menace d’une faillite à court terme pour General Motors (GM), l’administration Obama devait verser ce mardi les 4 milliards de dollars supplémentaires qui avaient été promis fin 2008, a indiqué un responsable sous couvert d’anonymat.
Les deux constructeurs, en plus grande détresse financière que leur compatriote Ford –qui tente de se redresser sans aide publique–, devaient remettre leur copie au Trésor vers 16H00 locales (21H00 GMT), a-t-on indiqué chez General Motors (GM) et Chrysler.
Ces derniers ne prévoyaient pas de communiquer avant d’avoir transmis leur “Plan de viabilité”, soit en fin d’après-midi ou en début de soirée, a-t-on indiqué chez GM.
Avec ce rapport d’étape, qui intervient avant une présentation plus complète d’ici le 31 mars, GM et Chrysler devaient convaincre Washington des progrès réalisés depuis qu’ils ont reçu ensemble 17,4 milliards de dollars de fonds publics depuis décembre (dont 13,4 milliards pour GM et sa filiale financière GMAC).
Les annonces se sont multipliées à l’approche de mardi, du côté des constructeurs comme de la Maison Blanche, tandis que le marché spécule sur la probabilité du recours au régime américain des faillites pour au moins l’un des deux constructeurs.
écembre 2008 à Waren (Photo : Spencer Platt) |
Ce régime permet à une entreprise de se restructurer à l’abri de ses créanciers, et se traduit par de lourdes concessions pour toutes les parties prenantes, des syndicats aux actionnaires en passant par les fournisseurs.
Mais face à l’enjeu d’une faillite de GM et/ou Chrysler dans un pays déjà meurtri par la récession –jusqu’à 3 millions d’emplois directs et indirects seraient menacés–, Washington a écarté le spectre de la faillite à court terme via l’octroi des 4 milliards supplémentaires à GM.
La Maison Blanche a néanmoins mis la pression ce week-end sur GM et Chrysler, via des déclarations du conseiller David Axelrod sur l’urgence de restructurations “substantielles” et d’une gamme de véhicules résolument plus orientée vers les modèles compacts et économes en carburant.
L’administration Obama a aussi changé d’avis sur la nomination d’un seul responsable fédéral, ou “tsar de l’automobile”, jugeant trop complexe pour un seul homme de superviser la restructuration de GM et Chrysler.
à Pittsburgh le 26 juin 2008 (Photo : Emmanuel Dunand) |
L’alternative est une équipe d’experts, qui sera conduite par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, déjà au coeur grands chantiers de redressement de l’économie américaine, flanqué du conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Summers.
Un nom principal a filtré à ce jour pour cette équipe, celui de Ron Bloom. Cet ex-banquier d’affaires de chez Lazard a été recruté pour ses faits d’armes en tant que conseiller du syndicat industriel USW, qu’il a convaincu d’accepter des concessions sur diverses restructurations.
De leur côté, les constructeurs travaillaient encore d’arrache-pied mardi, attestant de la complexité à boucler tous les volets du plan dans les temps.
Notamment, GM était “toujours en discussions” mardi avec le syndicat automobile UAW, a-t-on appris. Le groupe en faisait autant avec ses créanciers.
Selon la presse, GM prévoit de nouvelles fermetures d’usines dans son plan, après celles réalisées ces derniers mois. Il veut aussi réduire encore ses marques, alors qu’il cherche déjà à se défaire de Hummer et Saab.
Lundi, le groupe a annoncé des mesures d’économies en Europe. La semaine dernière, il avait annoncé deux plans sociaux.
Chrysler a pour sa part moins communiqué que GM. Le groupe est actuellement concentré sur un accord avec l’italien Fiat, et a annoncé début février un nouveau guichet départ. Sa direction avait récemment assuré qu’il n’y aurait pas d’autre réductions de postes prévues dans le plan.