[17/02/2009 18:03:56] DENVER, Etats-Unis (AFP)
ésident américain Barack Obama sort du Bureau oval le 17 février 2009 (Photo : Saul Loeb) |
Le président américain Barack Obama devait signer ce mardi un gigantesque plan de relance et mettre un peu de baume à une économie américaine rappelée le même jour aux dures réalités du moment et au risque de faillite de ses constructeurs automobiles.
C’est à Denver (Colorado, ouest) que M. Obama devait promulguer et ainsi permettre la mise en application de ce plan de 787 milliards de dollars, fait d’investissements dans les grands chantiers publics pour créer des emplois, et d’abattements fiscaux pour stimuler la consommation.
Selon M. Obama, le plan sauvera ou créera plus de 3,5 millions d’emplois en deux ans. Il jettera aussi les bases d’une nouvelle économie au développement durable, dit-il: avant la signature, M. Obama devait visiter une installation solaire pour montrer comment l’argent serait employé en faveur des énergies renouvelables.
L’approbation de ce plan la semaine passée par le Congrès représente un succès pour M. Obama. Presque entièrement accaparé par la plus grave crise économique qu’ait connue les Etats-Unis depuis longtemps, M. Obama n’a pas ménagé ses efforts pour obtenir son adoption. Il y apposera son paraphe dans la ville même où il a suscité l’espoir de changement chez des millions d’Américains en acceptant de représenter son parti à la présidentielle.
L’économie américaine, qui a perdu 3,6 millions d’emplois depuis le début de la récession, est cependant loin d’être au bout de ses peines. M. Obama a insisté lui-même sur le fait que ce plan ne serait que l’une des composantes de l’action gouvernementale face à ce qui selon lui pourrait tourner au désastre économique.
étaire au Trésor, Tim Geithner, le 11 février 2009 à Washington (Photo : Karen Bleier) |
Son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a présenté la semaine passée un plan de stabilisation du système financier qui a tout sauf convaincu les marchés.
Mercredi, dans l’Arizona (sud-ouest), l’Etat de son adversaire malheureux à la présidentielle John McCain, M. Obama devait dévoiler des mesures pour l’immobilier, le secteur d’où est partie la crise pour contaminer le reste de l’économie.
L’idée est de faire en sorte que les propriétaires, confrontés à la dépréciation de leur bien ou au chômage, ne se retrouvent pas dans une situation inextricable et que les banques évitent de recourir à l’arme ultime de la saisie.
En parcourant le pays et en tenant des réunions publiques aux airs de campagne électorale, le très populaire M. Obama montre qu’il est à l’écoute des Américains et a la ferme intention d’honorer les promesses faites.
M. Obama, auquel les Américains semblent vouloir accorder du temps face à l’ampleur de la crise, dit attendre une “amélioration importante” à partir de l’année prochaine. D’ici là, prévient-il, les choses risquent encore d’empirer.
Les Américains étaient rappelés mardi à la gravité du moment par la situation de leurs constructeurs automobiles.
écembre 2008 à Detroit (Photo : Spencer Platt) |
C’est mardi que deux des trois “grands de Detroit”, General Motors et Chrysler, devaient informer le gouvernement de l’évolution de leurs plans de restructuration, comme ils se sont engagés à le faire pour bénéficier de l’aide fédérale et échapper à la faillite.
Dans ses dernières semaines, l’administration Bush avait consenti à leur verser 17,4 milliards de dollars. Sur ce total, GM devait recevoir les 4 derniers milliards ce mardi.
GM et Chrysler sont tenus d’utiliser l’argent pour revenir à la viabilité. S’ils ne sont pas capables de faire la preuve de leur viabilité à long terme d’ici au 31 mars, ils devront rembourser.
Depuis décembre, GM et Chrysler ont multiplié les annonces de restructuration, GM annonçant encore lundi des mesures en Europe.
Mais le scénario d’une faillite reste très plausible.