[17/02/2009 23:24:38] NEW YORK (AFP)
équipe de cricket anglaise, en octobre 2008 (Photo : Jewel Samad) |
Les autorités boursières américaines ont révélé mardi une nouvelle affaire de fraude portant sur huit milliards de dollars impliquant un grand nom de la finance au Texas, deux mois après les aveux du New-Yorkais Bernard Madoff, accusé d’une escroquerie de 50 milliards.
Robert Allen Stanford a vu ses actifs gelés, ainsi que ceux de trois de ses sociétés.
L’une d’elles, la Stanford international bank, basée à Antigua, aurait vendu, selon le gendarme américain de la Bourse (SEC), pour huit milliards de dollars de certificats de dépôts, en promettant aux investisseurs des rendements particulièrement élevés, qui aurait permis à l’établissement depuis quinze ans d’enregistrer des retours sur investissement à deux chiffres.
La SEC n’évoque pas directement de “schéma de Ponzi”, ce système de fraude pyramidale permettant de payer les premiers investisseurs grâce aux apports des investisseurs les plus récents, mais l’affaire rappelle toutes les affaires de “mini-Madoff” révélées depuis l’arrestation en décembre de Bernard Madoff.
Ce dernier est accusé d’une fraude pyramidale portant sur 50 milliards de dollars.
Début février, un financier qui avait alerté les autorités sur le cas Madoff dès 2000, Harry Markopolos, avait révélé lors d’une audition à la Chambre des représentants qu’il avait connaissance d’une autre fraude se chiffrant au moins à un milliard de dollars, sans citer de nom.
Contacté par l’AFP, un porte-parole du Stanford financial group, la maison mère des sociétés de M. Stanford, s’est refusé à tout commentaires.
Une porte-parole de la SEC à Fort-Worth (Texas, sud), Rose Romero, a indiqué de son côté qu’un juge fédéral de Dallas (Texas) avait placé mardi l’établissement sous la tutelle d’un avocat.
La SEC avait obtenu dès lundi du juge Reed O’Connor diverses mesures contraignantes contre Robert Allen Stanford, la SIB et deux sociétés de conseil en investissement à son nom, Stanford Group Company et Stanford Capital Management.
Le juge O’Connor a également ordonné le rapatriement aux Etats-Unis des fonds gelés, pour assurer la compétence de la justice américaine dans cette affaire.
Le Wall Street Journal s’était fait l’écho ces derniers jours des démarches à Antigua de plusieurs clients de la SIB pour récupérer leurs fonds, sans succès: ils se heurtaient à des employés leur indiquant qu’il faudrait attendre plusieurs jours pour effectuer les procédures nécessaires.
La SIB revendiquait en juin 8 milliards de dollars d’actifs, contre seulement un milliard en juillet 2001, ainsi qu’une clientèle et une gamme de produits financiers “très exclusives”. Sa maison-mère Stanford Financial Group revendique des clients dans 140 pays, et des actifs sous gestion s’élevant à 50 milliards de dollars
La SIB avait annoncé, “faussement” selon la SEC, qu’elle n’était exposée “ni directement ni indirectement” à la fraude de Bernard Madoff, afin de calmer l’inquiétude de ses investisseurs.
M. Stanford, la moustache avenante sur la photo publiée sur le site internet du Stanford Financial Group, se fait appeler “Sir Allen”, à la suite de son anoblissement en 2006 par l’Etat d’Antigua et Barbuda, dont il a acquis la nationalité.
Il est le petit-fils du fondateur de la première “Stanford Company”, fondée en 1932 au Texas, et réside aux Iles vierges américaines, selon sa biographie officielle, où il reprend à son compte la philosophie de son grand père Lodis: “travail dur, vision claire, et valeur pour les clients”.