[18/02/2009 13:10:10] KORSAKOV, Russie (AFP)
ésident russe Dmitri Medvedev, le 18 février 2009 à l’usine de GNL de Korsakov (Photo : Natalia Kolesnikova) |
La Russie a inauguré mercredi sa première usine de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l’île de Sakhaline, près du Japon, un projet censé accroître son rôle d’exportateur d’énergie dans la région Asie-Pacifique.
Le président russe, Dmitri Medvedev, et le Premier ministre japonais, Taro Aso, ont assisté à la mise en service de ces installations qui permettront d’approvisionner en gaz le Japon, la Corée du Sud, mais aussi les Etats-Unis.
“Cela renforce notre position, la position de la Russie en tant qu’important acteur sur le marché mondial de l’énergie et je ne vous cacherai pas que nous sommes très contents de cela”, a déclaré M. Medvedev.
Pour sa part, M. Aso a indiqué que le Japon était décidé à entamer un “partenariat” avec la Russie.
île de Sakhaline, le 17 février 2009 (Photo : Natalia Kolesnikova) |
La visite de M. Aso met en relief l’importance de ce projet pour le Japon, qui s’est tourné vers son voisin russe pour échapper à sa forte dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques du Moyen-Orient.
Ce déplacement à Sakhaline est le premier d’un Premier ministre japonais depuis la deuxième guerre mondiale, lorsque le Japon occupa la partie sud de cette île voisine des Kouriles, un groupe d’îlots au coeur d’un conflit territorial entre Moscou et Tokyo depuis 1945.
M. Aso s’est dit déterminé à régler ce différend territorial.
Tokyo réclame le retour de quatre îles de l’archipel des Kouriles que l’armée rouge avait envahi quelques jours après la capitulation japonaise en 1945. En raison de ce conflit, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix en bonne et due forme.
“En progressant dans les négociations sur le plus grand problème des relations entre les deux nations (…), j’espère bien que nous allons bâtir des relations Japon-Russie fondées sur un véritable partenariat dans cette région”, a ajouté M. Aso, dans une allusion à la dispute territoriale.
écrans de contrôle de l’usine de GNL russe de Korsakov sur l’île de Sakhaline, le 17 février 2009 (Photo : Natalia Kolesnikova) |
“Nous nous sommes mis d’accord sur une visite de (Vladimir) Poutine (le Premier ministre russe, ndlr) en mai” au Japon, a-t-il ajouté à l’issue d’entretiens avec M. Medvedev.
Ironiquement, la nouvelle usine de GNL, située en dehors de la ville portuaire de Korsakov, est construite près des restes d’un ancien monument japonais qui rappelait le débarquement des troupes japonaises sur cette île en 1905.
En dépit de l’inaugration en grande pompe mercredi, ces installations ne tourneront à plein régime qu’à partir de l’année prochaine.
Cette cérémonie marquait le début du processus de refroidissement du gaz à une température de moins 160 degrés Celsius pour le rendre liquide, ont indiqué des experts de Sakhalin Energy, le consortium chargé du projet. Une fois liquéfié, il peut être transporté plus facilement.
é à l’usine de GNL russe de Sakhaline, le 16 février 2009 (Photo : Natalia Kolesnikova) |
Selon Sakhalin Energy, l’usine aura une capacité de 9,8 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié, soit environ 4% de la production mondiale. Environ 65% de cette production est destinée au Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud se partageant le reste.
L’inauguration de ce site est le point fort de Sakhaline-2, un projet pétrolier et gazier de quelque 20 milliards de dollars (15,8 milliards d’euros) dirigé par le géant énergétique russe Gazprom après un changement de propriétaire controversé en 2007.
Gazprom avait alors arraché 50% plus une action du projet après la révocation par les autorités russes des licences du géant des hydrocarbures anglo-néerlandais Shell, accusé d’avoir provoqué de graves dégâts écologiques.