ège de la Société Générale à Paris (Photo : Joel Saget) |
[18/02/2009 07:56:50] PARIS (AFP) La banque française Société Générale a confirmé mercredi avoir plus que doublé son bénéfice en 2008, à 2 milliards d’euros, malgré les effets violents de la crise financière et les premières répercussions du ralentissement économique qui ont pesé sur ses comptes.
En 2007, son bénéfice net avait été réduit à 947 millions d’euros à cause de de la perte exceptionnelle de 4,9 milliards d’euros imputée aux opérations non autorisées de son trader Jérôme Kerviel.
Hors cet élément exceptionnel, le bénéfice 2008 s’inscrirait en forte baisse par rapport à 2007.
Car la banque a souffert comme les autres en 2008 des effets de la crise financière, mais aussi de la dégradation de la conjoncture économique, qui se traduit dans ses comptes par un quasi-triplement de son coût du risque (montant des provisions pour créances douteuses, ndlr), à 2,655 milliards.
Elle est toutefois parvenue à rester bénéficiaire (à hauteur de 87 millions d’euros) au quatrième trimestre, qui a été un bain de sang pour les grandes banques internationales, victimes des contrecoups de la faillite de Lehman Brothers.
La banque précise qu’elle a utilisé la possibilité comptable qui lui était offerte (amendement à la norme IAS 39) de reclasser certains de ses actifs illiquides, sans quoi elle aurait dû constater une dépréciation de 1,5 milliard d’euros.
Elle a choisi de reverser 36% de son bénéfice à ses actionnaires, qui toucheront 1,2 euro par action.
Son ratio Tier One, qui mesure sa solvabilité, s’élève à 8,8%, dont 6,7% pour le Core Tier one.
Dans le détail, certaines de ses activités ont particulièrement souffert, comme la banque de financement et d’investissement (BFI), en perte annuelle de 235 millions d’euros (après 1,5 milliard d’euros de dépréciations sur ses actifs à risque) malgré un gain de 56 millions au 4e trimestre.
Outre le renforcement de ses procédures de contrôle suite à l’affaire Kerviel, la Société Générale met en oeuvre un plan d’adaptation à la crise pour sa BFI, longtemps sa principale source de profits.
L’activité de gestion d’actifs, en cours de fusion avec celle du Crédit Agricole, a été durement touchée par la “fuite vers la qualité” des investisseurs, à la recherche de placements sans risque, mais aussi par la baisse des marchés boursiers. Elle enregistre ainsi une décollecte de 26,5 milliards euros. Son résultat est en baisse de 84%, à 104 millions d’euros.
Autre activité scrutée par les analystes, la banque de détail (particuliers, PME) à l’international, compte tenu de la forte présence de Société Générale dans les pays de l’Est. Signe de la dégradation économique, la banque a plus que doublé le montant de ses provisions dans ces pays et annoncé qu’elle allait sans doute reporter l’exécution du plan de développement de Rosbank, pour laquelle elle a inscrit une dépréciation de survaleurs de 300 millions d’euros.
Pour cette activité, elle a dégagé un résultat net de 609 millions d’euros, en baisse de 11,2%.
Enfin, la banque de détail en France a vu son résultat reculer de 5,7%, à 1,3 milliard d’euros. Le coût du risque est en hausse de 45%, reflétant notamment les problèmes des équipementiers automobile, selon la banque.
Société Générale a ouvert plus de 1 million de Livrets A et sa collecte à fin janvier se montait à 2,5 milliards d’euros.