énéral de Groupama Jean Azema le 23 mars 2006 à Paris (Photo : Pierre Andrieu) |
[18/02/2009 10:02:32] PARIS (AFP) Le groupe français d’assurance mutualiste Groupama a vu son bénéfice net baisser de 63% à 342 millions d’euros sur l’ensemble de son exercice 2008, affecté par les effets de la crise financière et une base de comparaison défavorable, selon un communiqué publié mercredi.
Groupama SA, société qui regroupe l’ensemble des filiales du groupe et consolide 40% environ du chiffre d’affaires des caisses régionales, enregistre un recul de son bénéfice net de 65% à 273 millions d’euros.
Le résultat de l’assureur pâtit d’une base de comparaison défavorable, ayant réalisé d’importantes plus-values en 2007 (302 millions d’euros) sur la vente de titres du réassureur français Scor ainsi que sur la cession de la Tour Gan.
A cet effet s’ajoute celui de la crise financière, qui a entraîné une baisse de valeur des actifs de 162 millions et des dépréciations de 138 millions d’euros.
Hors ces éléments exceptionnels, Groupama affiche une forte croissance de son résultat opérationnel, qui bondit de 66%, en grande partie grâce à des effets de périmètre.
La prise en compte de l’ensemble des résultats des filiales italienne Nuova Tirrena et grecque Groupama Phoenix, acquises en cours d’année 2007, joue ainsi favorablement sur les performances du groupe.
De manière générale, l’international tire la croissance de Groupama, avec une hausse de 6,4% du chiffre d’affaires à périmètre et changes constants. L’activité internationale pèse désormais 31% du chiffre d’affaires de Groupama SA.
En France, le fait marquant est la bonne résistance de l’assurance de personnes, dont le chiffre d’affaires progresse de 2,2% alors que le marché est en recul. “Nous avons gagné des parts de marché”, a ainsi indiqué à l’AFP le directeur financier, Helman le Pas de Sécheval.
Au total, le chiffre d’affaires de Groupama enregistre une hausse de 9,2% à 16,2 milliards d’euros, tandis que celui de Groupama SA progresse de 11% à 13,4 milliards d’euros.
Sur le plan financier, Groupama SA a vu son ratio combiné (prestations versées et frais de gestion rapportés aux primes perçues) augmenter légèrement de 97,5% à 98%. Une évolution que M. le Pas de Sécheval a justifié par des mises aux normes et des frais de restructuration consécutifs aux acquisitions réalisées par le groupe.
Le directeur financier a également précisé que le groupe “a gelé toute nouvelle acquisition”. L’année 2009 “sera axée sur l’intégration des entités acquises”, a expliqué le directeur général Jean Azéma lors d’une conférence de presse.
Bien que le ratio de solvabilité (capital disponible rapporté au capital requis) soit passé de 277% fin 2007 à 122% fin 2008, M. le Pas de Sécheval a affirmé que Groupama n’avait “pas besoin de capital en 2009”.
Toujours pour 2009, M. Azéma a annoncé, lors d’une conférence de presse, que l’assureur tablait sur une croissance de 3,5% pour l’ensemble du groupe, à périmètre et change constants.
L’objectif de Groupama est de figurer parmi les dix premiers assureurs européens en 2012.
Concernant l’introduction en Bourse de Groupama SA, envisagée de longue date en cas d’acquisition majeure, M. Azéma a évoqué le contexte financier comme facteur défavorable. “Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure période”, a-t-il estimé. “Néanmoins, si une opération transformante devait se présenter, nous l’étudierions avec attention”, a-t-il néanmoins ajouté.