Les Tchèques rejettent l’idée française d’un gouvernement de la zone euro

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èque chargé des Affaires européennes, Alexandr Vondra le 30 janvier 2009 (Photo : Michal Cizek)

[18/02/2009 11:05:29] BRUXELLES (AFP) La présidence tchèque de l’UE a rejeté mercredi l’idée défendue par la France d’instaurer une forme de gouvernement économique de la seule zone euro, sous la forme de réunions répétées des chefs d’Etat des pays concernés.

“Je suis convaincu que les décisions importantes sur l’économie doivent être prises par les 27” Etats de toute l’Union européenne, et pas seulement par les 16 qui utilisent la monnaie unique, a déclaré le vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes, Alexandr Vondra.

Il s’exprimait lors d’une intervention devant le European Policy Center, un groupe de réflexion bruxellois.

M. Vondra a estimé que des conclaves de la seule zone euro n’étaient pas adaptés à la réalité dans la mesure où l’impact d’une décision prise par un pays comme l’Irlande (membre de la zone euro), en matière économique ou bancaire, aura un impact immédiat sur un pays comme le Royaume-Uni, qui n’en fait pas partie.

Il a aussi relevé que les pays de la zone euro n’étaient pas d’accord entre eux sur l’idée de ces sommets. “Ils ne sont pas unis sur l’opportunité d’aller de l’avant sur cette idée”, a dit M. Vondra.

La présidence tchèque de l’UE a récemment convoqué un sommet extraordinaire des dirigeants européens sur la crise économique, le 1er mars à Bruxelles, sous la pression de la France et de l’Allemagne qui poussaient en ce sens afin de mieux coordonner les efforts européens de relance.

Mais, selon des diplomates, la France avait suggéré dans un premier temps un sommet des seuls pays de la zone euro, à l’image de celui que Paris avait organisé en octobre 2008, lorsqu’il assurait la présidence de l’UE, en pleine crise bancaire.

Une telle formule aurait de facto exclu les Tchèques, qui ne font pas partie de la zone euro.

Berlin s’est toutefois opposé à cette idée, craignant que cela ne donne une image de division de l’Europe ou que l’Allemagne, en tant que première économie européenne, se retrouve sous pression pour aider financièrement les pays en difficulté de la zone euro, comme la Grèce ou l’Irlande.

Le chef de l’Etat français avait relancé fin 2008 l’idée, souvent défendue par Paris depuis les années 1990, d’un gouvernement économique de la zone euro.