La baisse du taux d’intérêt directeur de 5,25% à 4,50% que
vient d’annoncer M. Taoufik Baccar, le Gardien du temple, vient-elle trop tard
et est-elle trop peu radicale ?
‘’Trop peu, trop tard !’’ Que de fois n’avons-nous pas entendu cette triste
formule prononcée par les analystes les plus en vue dans les grands pays
industrialisés ? Ils parlaient des décisions prises par les gouvernements au
plus fort de la crise financière internationale et regrettaient que les
décideurs n’aient pas mis le paquet à temps. Avec les conséquences que l’on
sait.
Pourtant, les intentions derrière cette décision sont claires : réduire les
retombées de la crise internationale sur l’économie tunisienne, retombées qui se
poursuivraient au moins jusqu’à la première moitié de l’année 2009. Les domaines
à en bénéficier sont également bien identifiés : consolider le tissu industriel
du pays, améliorer la compétitivité des PME tunisiennes et les aider à préserver
leurs emplois et leurs parts de marché.
C’est, de toute évidence, plus facile à dire qu’à faire, surtout en cette
période critique où le dernier bastion de la logique du marché (c’est-à-dire la
CONFIANCE) vacille chaque jour davantage sur ses bases. Pourquoi ne pas avoir
été plus radical dans la stimulation ? Pourquoi ne pas avoir ‘’osé’’ une baisse
franche et radicale de 2%, par exemple ? Voilà qui aurait restauré tout de suite
cette chose délicate qu’est la CONFIANCE et autour de laquelle tout gravite !
Ce n’est peut-être pas avec trois quarts de point que l’on fait face quand on
craint une spirale déflationniste doublée des effets de la morosité de la
conjoncture internationale (taux de croissance mondial de l’ordre de 0,5% et
recul de -2% pour les pays industrialisés, notamment les Européens qui sont nos
principaux partenaires).