Grande-Bretagne : excédent public plus élevé que prévu en janvier

[19/02/2009 12:50:28] LONDRES (AFP)

photo_1235037863060-2-1.jpg
à Berlin (Photo : Clemens Bilan)

Les finances publiques du Royaume-Uni ont dégagé en janvier un excédent nettement plus élevé que prévu, grâce à un changement de classification des interventions de l’Etat au profit des banques RBS et LBG, a annoncé jeudi l’Office des statistiques nationales (ONS).

L’excédent du mois dernier s’est élevé à 25,1 milliards de livres (28,3 milliards d’euros), quand les économistes tablaient sur un excédent correspondant de 7,7 milliards de livres seulement, selon une compilation de leurs estimations citée par la banque Calyon. Un an plus tôt, le Royaume-Uni avait dégagé un excédent légèrement supérieur, de 25,5 milliards.

En revanche, les emprunts nets du secteur public, mesure préférée des économistes pour évaluer les performances budgétaires du Royaume-Uni, ont fait ressortir un solde négatif (autrement dit, un excédent) de 3,3 milliards de livres seulement, nettement inférieur aux 7 milliards attendus par les analystes, et aux 13,9 milliards enregistrés un an plus tôt.

L’ONS a ajouté qu’il avait décidé d’intégrer dans le périmètre de l’Etat les comptes des banques Royal Bank of Scotland (RBS) et Lloyds Banking Group (LBG), qui ont été nationalisées de facto dans le cadre des plans de sauvetage du secteur bancaire, avec effet rétroactif au 13 octobre 2008.

L’Etat britannique est en effet en passe de détenir près de 70% du capital de RBS, et possède plus de 43% de celui de LBG.

Cette décision devrait gonfler la dette publique de l’ordre de 1.000 à 1.500 milliards de livres, soit “entre 70 et 100% du PIB”, alors que celle-ci s’élève pour l’instant à 47,8% du PIB, a précisé l’ONS, ajoutant que le calcul exact de cet impact prendrait plusieurs mois.

Mais elle a eu aussi des effets paradoxalement positifs sur les finances publiques, puisque les aides apportées par l’Etat à ces deux banques ont été reclassifiées comme de simples “transferts internes”, au lieu d’apparaître comme des charges, d’où l’excédent public mensuel très supérieur aux attentes enregistré en janvier.