énéral du FMI Dominique Strauss-Kahn, le 18 février 2009 à Londres (Photo : Carl de Souza) |
[19/02/2009 11:03:44] PARIS (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a estimé jeudi que les banques centrales ne devaient plus être “seulement responsables” de la masse monétaire et de l’inflation mais aussi “de la stabilité macroéconomique”.
“La politique monétaire doit être revue” et “mieux tenir compte de l’accumulation des risques, que jusqu’à présent elle a un peu laissé de côté”, a dit M. Strauss-Kahn jeudi lors du Forum sur la concurrence à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
“Cela veut dire qu’il faut que les banques centrales ne soient plus seulement en charge de la politique monétaire au sens traditionnel et des risques inflationnistes mais globalement de la stabilité macro-financière”, a-t-il précisé, jugeant nocif “le partitionnement des organismes” qui régissent l’économie et la finance mondiale.
“L’éclatement des préoccupations fait que les risques s’accumulent”, a-t-il insisté, précisant qu’en “matière de politique monétaire l’extension du champs est certainement quelque chose qui va requérir de notre part des approfondissements relativement importants”.
Pour le directeur général du FMI, une des “leçons de la crise financière” est qu’il faut qu’une “institution soit plus en charge des risques systémiques”.
Interrogé si cela voulait dire que la Banque centrale européenne (BCE) devait se focaliser également sur la croissance et l’emploi, à l’instar de la Réserve fédérale américaine, alors que son mandat porte essentiellement sur la lutte contre l’inflation, il a refusé de préciser.
“La politique de la BCE doit être définie par la BCE”, s’est-il contenté de dire, en marge du Forum, ajoutant que “globalement les banques centrales ont fait un travail magnifique” dans leur réponse à la crise financière.
Parmi les leçons de la crise financière, il a estimé qu’il fallait qu'”une institution soit plus particulièrement en charge de la surveillance des risques systémiques: “nous avons un éclatement entre le G20, le G7, l’OCDE et le FMI mais personne n’est véritablement en charge de cette question”, a-t-il fait valoir.
Sur la révision de l’architecture financière mondiale, M. Strauss-Kahn a répété lors d’une conférence de presse qu’il fallait lutter contre les “trous” que représentent les paradis fiscaux dans la finance internationale et qu’il fallait “passer à une attaque d’un niveau supérieur”.
“La transparence bancaire ne fait pas apparaître qui est derrière les comptes” et “c’est sans doute par le biais fiscal, comme ce fut le cas pour Al Capone à Chicago, que l’on peut attaquer” ces places.
Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a ajouté pendant la conférence de presse que vu “l’effort budgétaire incroyable” fournis par les pays pour lutter contre les effets de la crise économique et financière, il y a aujourd’hui “un niveau de tolérance plus bas pour les activités” des paradis fiscaux.
Interrogé sur le plan de soutien français au secteur automobile, accusé par plusieurs autres capitales d’être protectionniste, M. Strauss-Kahn a simplement répondu qu’il n’y “a pas de solution nationale à une crise globale”.
M. Gurria a remarqué que la tentation de prendre des mesures protectionnistes qui peuvent sembler “logiques” sur le plan de la politique intérieure était “très étendue” et ne concernait pas seulement le plan automobile français ou le plan de relance américain.