Youssef, Aymen et Monia, trois jeunes gens en seconde année
de l’Ecole nationale des sciences informatiques de La Manouba, viennent de nous
rendre visite. Leur professeur les avait envoyés pour recueillir le témoignage
d’un éditorialiste sur les relations Nord-Sud, l’opinion de quelqu’un dont le
métier est de suivre l’actualité en somme.
Pour faire simple et encercler un sujet beaucoup trop vaste, nous nous en
sommes tenus à un exemple-type : l’EuroMéditerranée. Avec les arguments que vous
imaginez ; c’est-à-dire les intérêts partagés, les échanges commerciaux, la
maîtrise de l’immigration, le troisième pilier (les questions sécuritaires)…
De fil en aiguille, le discours nous a naturellement menés à évoquer un
impératif majeur des Européens quand ils parlent de marché et de taille critique
: la coopération horizontale. Pour les cinq pays du Maghreb, cela veut dire la
coopération entre ces cinq pays et cette question remet automatiquement sur la
table le choix de la meilleure configuration pour le faire.
Et voici la concrétisation de l’UMA devenue absolument incontournable, non
seulement pour nous mais aussi pour nos partenaires européens. Une question des
jeunes : ‘’Pourquoi, après 20 ans, jour pour jour, l’UMA n’a pas encore vu la
lumière ?’’ Excellente question. Mais comment répondre à ces jeunes ? Comment
leur dire l’équation insoluble du Sahara Occidental et l’échange d’accusations
entre les trois parties concernées ? Comment leur dire que le débat semble
impossible malgré l’extraordinaire bonne volonté de certains ? Comment leur
expliquer que cinq modèles disparates de développement ne feront peut-être
jamais un modèle unique ? Comment leur dire que, pourtant, l’UMA est inéluctable ?