Développement : Kasserine bientôt parmi les gouvernorats du ”Top100 projets industriels”

j_kasserine2.jpg«Au rythme où vont les choses, Kasserine ne va pas tarder à
intégrer le club des gouvernorats de l’intérieur comptant 100 entreprises
industrielles». M.Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des
Petites et Moyennes Entreprises, a fait ce constat en clôture de la journée de
partenariat organisée mercredi 18 février 2009 à Kasserine. Une journée dont le
bilan est fort positif et qui rapproche effectivement ce gouvernorat de
l’objectif que les autorités se sont visiblement fixé : faire entrer Kasserine
dans le club très restreint –il ne compte actuellement que trois membres- des
gouvernorats ayant 100 entreprises industrielles.

Kasserine, qui n’en avait que 2 en 1980, et 9 en 1987, n’est réellement entré
dans l’ère industrielle qu’au cours des huit dernières années, qui ont vu le
nombre d’entreprises opérant dans ce secteur bondir à 37 en 2005 et s’établir à
66 aujourd’hui. Dans ce gouvernorat où l’agriculture continue d’employer près de
40% de la population active (plus de 100.000 personnes), l’industrie locale
devrait compter 86 entreprises en 2010, annonce M. Chelbi. Mais même la barre
des 100 entreprises devrait être atteinte assez rapidement, puisqu’elle pointe
déjà à l’horizon, grâce aux résultats de la journée du partenariat du 18
février.

En effet, sur les 51 projets présentés à cette occasion, 42 –dont 24
agricoles et 14 industriels- ont obtenu un accord de financement, pour un total
de 16,7 millions de dinars devant créer 1.788 emplois. A quoi s’ajoutent 11
autres projets encore à la recherche d’un financement, reliquat des 42
identifiés lors des deux premières journées de partenariat en 2006 et 2007.

Mais Kasserine, qui a déjà réussi à attirer Benetton –qui y fait travailler
25 sous-traitants- est en train de voir son attractivité s’améliorer aux yeux
des investisseurs étrangers. La preuve en est, selon le ministre de l’Industrie,
de l’Energie, et des PME, que le nombre d’entreprises bénéficiant des
interventions du Fonds de Promotion et de Décentralisation Industrielle (FOPRODI)
a augmenté au point de «placer Kasserine en première position en 2008, alors
qu’elle était cinquième en 2006». Idem pour les avantages accordés au titre du
développement régional, où le gouvernorat arrive en troisième position; alors
que les investissements industriels se sont chiffrés à 50 millions de dinars au
cours des trois dernières années.

D’ailleurs, le gouvernement se prépare déjà à la poursuite de ce boom
industriel, en améliorant l’environnement de l’entreprise dans la région. Outre
la connexion à l’autoroute du Sud –annoncé en novembre 2008 par le président Ben
Ali-, Kasserine procède déjà à l’extension de sa zone industrielle sur 5 ha
prélevés sur une réserve foncière de 100 ha constitués par les pouvoirs publics
à cet effet, et à la création d’autres par la SPIC (Société de Promotion
Immobilière du Centre), qui a reçu deux lots pour ce faire.

De plus, l’Etat va injecter 106 millions de dinars à Kasserine –décision
prise lors de la réunion du Conseil de développement régional, tenu, rappelle M.
Hassen Lejri, gouverneur de Kasserine, le 4 juillet 2008, sous la houlette du
président Ben Ali- dont 35 MDT seulement vont aller à l’agriculture. Ce qui
favorisera certainement l’émergence d’une nouvelle fournée de projets que M.
Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, appelle de ses vœux
en vue «d’élargir la base économique de la région».