BTP : la crise mondiale de la construction affecte Saint-Gobain et Lafarge

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énéral de Saint-Gobain Pierre-André de Chalendar lors de l’assemblée générale du groupe le 7 juin 2007 à Paris (Photo : Joël Saget)

[20/02/2009 16:31:32] PARIS (AFP) Touchés de plein fouet par la crise mondiale de la construction, les groupes français Saint-Gobain et Lafarge vont augmenter leur capital et réduire leurs effectifs en 2009, année sur laquelle planent de sombres perspectives pour le secteur.

“Les perspectives pour les fabricants européens de construction sont négatives en raison des difficultés auxquelles continue de se heurter ce secteur, à savoir la contraction de la demande, la tension sur les prix et le durcissement des conditions de crédit sur fond de crise économique internationale”, estime l’agence de notation Moody’s dans une nouvelle étude.

La Bourse de Paris réagissait différemment vendredi à l’annonce des résultats 2008 des deux groupes du CAC 40, qui vont procéder chacun à une augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros pour renforcer leur structure financière afin de se préparer à affronter les difficultés.

Le titre Lafarge était en légère baisse (-1,36%) en milieu d’après-midi après des résultats annuels – un bénéfice net de près de 1,6 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 19 milliards – conformes aux attentes des analystes financiers.

Par contre, celui de Saint-Gobain plongeait au même moment, perdant 17,15% dans un marché en repli de 3,29%, après un bénéfice net en baisse de 7,3% à 1,3 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 43,8 milliards (+0,9%).

Outre son augmentation de capital, le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain, qui “s’attend à une année 2009 particulièrement difficile, notamment au premier semestre”, a annoncé qu’il allait mettre en oeuvre un programme supplémentaire de 600 millions d’euros de réduction des coûts.

Le directeur général, Pierre-André de Chalendar, a parlé d’une réduction d’effectifs “significative”, sans la chiffrer. Saint-Gobain avait déjà réduit son personnel de 3.000 personnes en 2007 et de 8.000 en 2008.

Le groupe d’investissement Wendel, principal actionnaire de Saint-Gobain avec 21,3% du capital, ne s’est pas encore prononcé au sujet de l’augmentation de capital, garantie à 100% par des banques.

Wendel, qui était entré par surprise dans le capital de Saint-Gobain en septembre 2007 au moment de l’euphorie des marchés mondiaux, “étudie le projet et communiquera sa position en temps voulu”, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la société d’investissement.

De son côté, Lafarge va réaliser son augmentation de capital dans le cadre d’un ensemble de mesures s’élevant au total “à 4,5 milliards d’euros” pour renforcer la structure financière en 2009.

Les deux plus grands actionnaires de Lafarge, le groupe Bruxelles Lambert (GBL/Albert Frère et Paul Desmarais) et la holding luxembourgeoise NNS, contrôlée par l’égyptien Nassef Sawiris, se sont engagés à souscrire à hauteur de leur participation.

Pour Natixis Securities, “l’augmentation de capital est actée, et raisonnable”. Ce qui ne va pas empêcher les réductions d’effectifs.

“Il y a des endroits dans le monde où il y en aura”, a reconnu auprès de l’AFP Bruno Lafont, PDG du groupe, en marge d’une conférence de presse, sans fournir plus de précisions sur leur nombre et les pays où elles auront lieu.

“Il y a beaucoup de moyens pour augmenter la productivité avant de toucher aux emplois”, a-t-il toutefois ajouté. “En France, par exemple, on peut jouer sur la flexibilité”. Lafarge comptait, fin 2008, 84.000 salariés dans le monde, dont environ 8.000 en France.