Bourses : Paris et Wall Street au plus bas depuis plus de six ans

[21/02/2009 11:23:56] PARIS (AFP)

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

La Bourse de Paris a terminé vendredi au plus bas depuis avril 2003, le CAC 40 lâchant 4,25%, dans un marché laminé par la chute des valeurs financières et l’effondrement du secteur du BTP.

La Bourse de New York a également fini en baisse, après être déjà tombée la veille à son plus bas niveau depuis six ans, à l’issue d’une séance agitée par les rumeurs sur l’avenir des banques: le Dow Jones a perdu 1,34% et le Nasdaq 0,11%.

A Paris, l’indice vedette a abandonné 122,05 points à 2.750,55 points dans un volume d’échanges de plus de 3,96 milliards d’euros. Il est reparti nettement en baisse après deux séances sans entrain, mercredi (-0,04%) et jeudi (-0,05%).

Il s’agit du plus bas niveau atteint en clôture depuis le 2 avril 2003 (2.743,88 points).

Londres a reculé de 3,22%, Francfort de 4,76% et l’Eurostoxx 50 de 4,88%.

Le marché parisien a souffert depuis l’ouverture, imitant le repli de Wall Street la veille et de Tokyo vendredi.

“L’Europe a suivi l’évolution américaine une nouvelle fois”, a commenté Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities.

Dans ce contexte, les indicateurs du jour n’ont fait qu’assombrir un tableau économique déjà peu engageant. Aux Etats-Unis, les prix à la consommation sont repartis à la hausse en janvier, augmentant de 0,3% par rapport à décembre après trois mois consécutifs de baisse.

En zone euro, l’activité des secteurs manufacturier et des services a connu une baisse record en février, selon une première estimation de l’indice composite des directeurs d’achat (PMI), jugée particulièrement préoccupante par les économistes.

Les investisseurs s’en sont pris aux valeurs financières. “Depuis la présentation par Timothy Geithner (le secrétaire d’Etat américain au Trésor, ndlr) du pseudo-plan de sauvetage du système bancaire qui a lourdement déçu, l’ensemble des marchés n’a cessé de reculer”, a souligné M. Marçais.

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à la clôture des principales places financières (Photo : null)

En outre, ces derniers subissent l’impact des forts mouvements de retraits de fonds qui ont touché plusieurs sociétés financières en septembre, à la suite de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, a indiqué le vendeur d’actions.

Ces fonds “avaient obtenu un délai de carence de six mois pour rembourser leurs clients”, a-t-il expliqué, remarquant que l’échéance de ce délai approche, ce qui pourrait aussi peser sur les places boursières.

BNP Paribas a chuté de 4,80% à 23,32 euros, Crédit Agricole de 9,23% à 7,28 euros et Société Générale de 6,89% à 22,49 euros.

Par ailleurs, Saint-Gobain (-14,97% à 23,80 euros) “a terriblement déçu”, a relevé M. Marçais. Le groupe a annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros, entraînant dans sa chute son premier actionnaire Wendel (-24,43% à 24,14 euros). Il a, par ailleurs, réduit son dividende de moitié par rapport aux attentes du marché (1 euro contre 2,05 euros anticipé, selon le Crédit Mutuel-CIC).

En ce moment, “le marché se focalise sur les rendements”, a décrypté le vendeur d’actions. “Dès qu’une société touche aux dividendes, elle est lourdement sanctionnée par les marchés” et quand, à l’inverse, elle n’y touche pas, elle est applaudie, a-t-il ajouté.

Cette attitude explique aussi la dégringolade d’Axa (-18,41% à 8,40 euros), a-t-il poursuivi. L’assureur a évoqué jeudi une éventuelle augmentation de capital et le marché a considéré qu’elle était déjà actée, a-t-il remarqué.

Lafarge a de son côté limité les dégâts, lâchant 2,42% à 35,93 euros.

Michelin (-4,42% à 26,59 euros) a pâti de l’abaissement par l’agence de notation financière Fitch de sa note de dette long terme, suite à l’annonce par le groupe de résultats en net recul et à la dégradation des perspectives sur le marché automobile.

ArcelorMittal a cédé 4,76% à 17 euros. La production mondiale d’acier a fondu en janvier de presque un quart sur un an, mais a légèrement remonté par rapport à décembre grâce à la Chine, a indiqué vendredi la fédération World Steel Association.

Euronext (CAC 40)