Obama presse les maires de faire leur part pour relancer l’économie

[20/02/2009 19:00:20] WASHINGTON (AFP)

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évrier 2009 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

Le président Barack Obama a assuré vendredi le suivi du gigantesque plan de relance économique signé cette semaine en mettant la pression sur les maires des villes américaines pour qu’ils utilisent rapidement l’argent, “sans gaspiller, sans se tromper et sans frauder”.

Trois jours après avoir promulgué ce plan de 787 milliards de dollars, M. Obama a réuni à la Maison Blanche 85 maires de grandes villes, comme Los Angeles, et de moins grandes, pour leur dire que leurs communes seraient parmi les grandes bénéficiaires de ces mesures, mais aussi que l’Etat fédéral avait besoin de leur aide pour que le plan produise son effet, et qu’il leur incombait à présent de faire leur part du travail.

Il les a aussi prévenus que lui et les Américains les auraient à l’oeil et qu’il les “rappellerait à l’ordre” s’il n’employait pas l’argent comme il fallait alors que les Etats-Unis traversent leur plus profonde crise économique depuis longtemps.

C’est dans une large mesure aux autorités locales qu’il appartient désormais de décider comment utiliser l’argent du plan censé stimuler la création d’emplois, la consommation et l’investissement.

Pour M. Obama, qui a promis de tout faire pour rétablir l’économie, mais aussi la transparence gouvernementale et qui a engagé beaucoup de son capital politique pour ce plan, il importe que les gouvernements locaux et les municipalités fassent bon usage de l’argent.

Avec l’adoption par le Congrès, M. Obama a prévalu contre ses adversaires républicains qui lui reprochaient l’ampleur du plan et son contenu. Mais il doit faire face à présent à la crainte que les autorités locales ne donnent raison à ses opposants et ne dépensent l’argent dans des projets qui ne feraient rien pour stimuler l’économie.

M. Obama a souligné vendredi tout ce que le plan signifiait pour les villes, avec ses mesures sociales ses abattements fiscaux, mais aussi et surtout les mesures remettant “les Américains au travail”. Il a invoqué la réfection des routes et des réseaux de canalisation et du réseau électrique, la modernisation des transports interurbains et ferroviaires, le développement des énergies renouvelables.

“Nous refaisons nos villes avec l’investissement le plus important dans les infrastructures de notre pays depuis qu’Eisenhower a construit un système autoroutier entre Etats dans les années 50”, a-t-il dit.

“Ce qu’on attend de vous en retour, ce que j’attends de vous tous, c’est une responsabilisation sans précédent de notre part à tous. Les Américains ont l’oeil sur nous. Ils ont besoin que ce plan marche. Ils attendent qu’on dépense leur argent, l’argent qu’ils ont si durement gagné, là où il doit l’être, sans gaspiller, sans se tromper et sans frauder”, a-t-il dit.

Si une agence de l’Etat fédérale dilapide l’argent, “je n’hésiterai pas à la rappeler à l’ordre et à y mettre un terme”. Et il a prévenu les maires qu’il procèderait de même avec eux.

M. Obama devait avoir l’occasion de répéter le message en recevant dimanche à dîner l’Association nationale des gouverneurs, qui auront aussi un rôle important à jouer dans l’application du plan dans leurs Etats respectifs.

M. Obama, qui a d’ores et déjà fait dépendre le jugement que l’Histoire portera sur lui du succès de son combat contre la crise, pourrait s’inquiéter des tentatives d’obstruction au niveau local d’adversaires républicains qui essaient de se refaire une santé par une opposition intransigeante.

Aucun républicain n’a voté pour son plan à la Chambre des représentants. Les démocrates comptent cependant que les responsables républicains locaux réfléchiront à deux fois quand ils auront en main l’argent fédéral.