Financement IT : Opération de séduction d’Amen Bank

Le financement IT était jusque-là l’apanage des fonds d’investissement. Amen
Bank propose une formule maison. L’offre a bon crédit et ne manque pas
d’intérêt.

Mardi 14 février, le staff de crédit aux entreprises d’Amen Bank a animé un
atelier autour du thème du financement des projets IT au parc technologique
d’El Ghazala.

Un contexte favorable

Cette action destinée à promouvoir le financement des projets IT est une
initiative marketing à l’adresse de l’un des rares secteurs rescapés de la
crise. En ces temps de marée basse où l’investissement est à son plus bas,
Amen Bank pousse à la consommation ! On peut le comprendre et on n’imagine
pas les banques autrement qu’entreprenantes. La population ciblée par Amen
est prolifique en projets innovants qui possèdent de bonnes perspectives de
développement.

A cette occasion, la banque a mis en avant les éléments attractifs du
moment. Les représentants d’Amen Bank ont notamment cité les taux bas. Ils
ont également évoqué l’intervention de la SOTUGAR (Société tunisienne de
garantie). S’il est vrai que les projets innovants ont plus de potentiel de
croissance que ceux répétitifs, il n’en demeure pas moins que leur
probabilité de défaut est élevée. Et la SOTUGAR triomphe de deux obstacles.
En prenant sur elle le risque, elle permet aux promoteurs démunis,
c’est-à-dire sans surface personnelle, d’obtenir le financement. D’un autre
côté, elle prémunit la banque en cas de flop du projet.

Une offre bien ficelée

L’offre Amen Bank comporte une physionomie de capital qui avantage le
promoteur. Les véhicules de participation de la banque dans le capital du
projet laissent au promoteur la possibilité de garder la majorité une fois
que la banque retire sa mise. Il ne s’agit pas d’un banal portage mais d’une
participation via un pacte d’actionnaires.

Le schéma de financement proposé laisse une part au financement par Crédit à
moyen terme, et la banque propose, outre un crédit en dinars, une panoplie
de lignes extérieures. Il y a notamment le crédit BEI (Banque européenne
d’investissement), celui d’AFD (Agence française de développement).

Amen propose également une ligne japonaise et même une autre saoudienne.
Toutefois, les taux ne sont pas bon marché comme annoncé. Le cumul fait
superposer le taux de l’émetteur, la marge de couverture du risque de
change, et enfin la marge d’Amen Bank. Au final, on atteint un palier voisin
de 7%. De ce fait, Amen Bank propose de financer également les entreprises
qui exercent déjà et qui ont besoin de financer des plans de développement.
Amen n’exige pas d’antériorité dans la relation pour une entrée en affaires
avec cette catégorie de clients. Tels sont les enseignements de la
concurrence, et Amen se met en intelligence avec le marché.

Un deal acceptable

Amen Bank opère en quelque sorte en terrain connu avec les IT, étant donné
qu’elle parraine la pépinière du parc technologique d’El Ghazala. Aller
au-devant de cette clientèle est dans l’ordre des choses. Son offre de
financement est correctement ficelée même si, en la matière, la primauté
revient aux modes de financement des fonds d’amorçage qui sont des modes
dédiés. Cependant, on retient que l’offre d’Amen peut être un substitut
acceptable. La banque va plus loin puisqu’elle propose aussi le LBO (Leverage
Buy Out ) qui permet à des dirigeants de racheter leur entreprise en vue de
la développer.