[22/02/2009 12:21:03] PARIS (AFP)
Dans une grande surface (Photo : Mychele Daniau) |
A quelques jours d’une réunion à Bercy sur des prix “trop élevés” dans les hypermarchés, l’Institut national de la consommation (INC) montre que sur les sites internet aussi, les étiquettes des produits de grande consommation flambent.
Le mensuel de l’INC “60 millions de consommateurs”, à paraître mardi, publie une étude montrant que sur 1.430 produits de grande consommation de marques relevés sur cinq sites internet, 707 ont vu leur prix augmenter et 690 baisser entre août 2008 et janvier 2009.
Des baisses ont été notées dans toutes les familles de produits, les plats préparés pour bébé, les yaourts ou la lessive.
Cependant, “nous nous attendions à plus de baisses, et à des baisses plus conséquentes, au vu de la chute des cours des matières premières ces derniers mois”, a relevé Marie-Jeanne Husset, rédactrice en chef de 60 millions de consommateurs.
Les cours des céréales ont en effet baissé de 51% en 2008 par rapport à 2007, ceux des oléagineux de 38% et les oeufs de 12,4%, selon l’Institut national de la statistique.
Les hausses les plus nombreuses ont été relevées sur les produits du petit déjeuner (céréales, confiture, café, thé): 116 références sur 170 relevées ont augmenté. La même tendance a été observée pour l’épicerie sucrée, notamment les biscuits.
Concernant les pâtes, dont les prix avaient explosé en 2008, l’étude montre que sur quatre paquets différents de deux marques concurrentes, trois ont augmenté entre 10,2% et 12,5% au cours des six derniers moins, alors qu’un seul a baissé, de 6,3%.
Dans les magasins, si les prix des produits alimentaires ont commencé à baisser depuis décembre, le reflux reste timide, déplorent les associations de consommateurs. En janvier, ils ont reculé de seulement 0,1% par rapport à décembre, mais ils ont augmenté de 2,4% sur un an, selon l’Insee.
“Il y a un manque de répercussion de la baisse des prix agricoles sur les prix à la consommation, qui peut s’expliquer par des constitutions de marges”, a estimé Marc Touati, économiste chez Global Equities.
Les cabinets Nielsen et Iri ont récemment montré de légères baisses de prix depuis décembre, de 0,2% sur un mois, mais sur un an certains produits comme le riz ou la farine ont vu leur prix grimper de plus de 10%.
Les négociations qui ont lieu actuellement entre les distributeurs et les industriels sont cruciales, car elles détermineront l’évolution des prix dans les grandes surfaces pour les 12 mois à venir.
Or, certains industriels proposent des hausses de “tarifs supérieures à 15% alors que le prix du blé a baissé”, a dénoncé jeudi Luc Chatel, secrétaire d’Etat à la consommation. Il va se réunir la semaine prochaine avec ces industriels, mais la date de la rencontre n’est pas encore fixée.
M. Chatel va aussi réunir les distributeurs après le 1er mars, afin de s’assurer qu’ils répercutent bien les baisses de tarifs obtenues auprès des industriels.
Une étude réalisée il y a 12 mois par l’INC avait mis en exergue une flambée des prix des produits laitiers et céréaliers sur internet, qui avait suscité une polémique et incité le gouvernement à mettre en place un Observatoire des prix et des marges.
Cependant, l’Observatoire se limite à publier les prix dans la grande distribution et reste silencieux sur les marges.