Je me permets de participer, un tant soit peu, au débat sur l’état de la
recherche dans le domaine agricole, et sur ses retombées sur l’activité en
elle-même dans notre pays. Je voudrais rappeler que l’agriculture est, par
définition, une «activité économique ayant pour objet d’obtenir les végétaux et
les animaux utiles à l’homme, et en particulier ceux qui sont destinés à son
alimentation» (Le Petit Larousse illustré). Il est donc évident que toute
entreprise, dans le sens mise en exécution d’un projet, visant l’agriculture,
devrait être suivie d’un bilan.
C’est dans ce cadre que s’insère cet article qui, sans complexe aucun, attire
l’attention sur la situation inconfortable dans laquelle se trouve actuellement
le pilier de toute avancée économique (en l’occurrence le secteur agricole) dans
un domaine technique, à savoir la recherche scientifique qui lui est rattachée.
En effet, certains acteurs appartenant aussi bien à des structures
ministérielles que des structures professionnelles voire des structures
académiques, sont en mal d’efficacité ! En tant qu’agronome, de formation, et en
tant qu’ingénieur praticien (par opposition à bureaucrate), je me permets
d’affirmer que pour l’état actuel des résultats, relatifs à la recherche
scientifique agricole en Tunisie, un grand fossé est en train de se creuser
entre la réalité du terrain (au niveau des problématiques à résoudre chez
l’exploitant agricole, toutes techniques culturales confondues) et les thèmes de
recherche scientifique abordés au cours des différents plans.
Exception faite pour certains travaux sur l’amélioration génétique de certaines
espèces céréalières, tel que le blé dur et l’orge, ou sur la biologie de
certains insectes et maladies nuisibles aux cultures stratégiques dans notre
pays. Je n’oublierais pas de signaler aussi le manque flagrant de publications
scientifiques, durant cette dernière décennie, reflétant un faible indice de
rentabilité voire d’efficience de l’entreprise de recherche agricole.
Par ailleurs, je souhaiterais rendre hommage à tous ceux et celles qui auraient
participé, de près ou de loin, à l’émergence de résultats pratiques suite à
leurs travaux de recherche et je me permettrais de citer dans ce cas précis, le
Professeur Abderrahmen JERRAYA qui, grâce à son dévouement, a rayonné par son
savoir à travers ses publications scientifiques notables.
En définitive, je suggère de cesser la sacralisation dans le domaine de la
recherche scientifique agricole en proposant une approche horizontale qui ferait
participer dans le choix des thèmes, non seulement des équipes scientifiques
multidisciplinaires (qui devraient oublier les querelles individualistes), mais
aussi les ingénieurs responsables de fermes agricoles et les techniciens, hommes
de terrain. Ainsi, nous pourrons mieux cibler les travaux de recherche
agricoles, drainer et augmenter leurs ressources de financement, rentabiliser
ces dernières et ainsi optimiser les structures concernées, toujours dans la
perspective d’obtenir des résultats qui seront vulgarisés et accessibles à la
majorité des exploitant agricoles.
DHAOUADI Mehdi _ Ingénieur Agronome
Réaction à l’article :Recherche
agricole : Une décennie perdue et une autre qui s’annonce …
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