ôture du sommet sur la responsabilité budgétaire, le 23 février 2009 à Washington (Photo : Saul Loeb) |
[24/02/2009 06:06:07] WASHINGTON (AFP) Barack Obama s’est engagé lundi à réduire le déficit faramineux de l’Etat d’ici à la fin de son mandat et à tenter de réformer la couverture santé des Américains, donnant véritablement corps à une présidence qui entrait dans son deuxième mois.
Réduire le déficit et réformer la couverture santé seront deux des priorités quand M. Obama prononcera son premier grand discours devant les deux chambres réunies du parlement mardi et quand il présentera son premier budget jeudi, après un premier mois où il a fait adopter un gigantesque plan de relance et pris des mesures d’urgence face à la plus grave crise qu’aient connue les Etats-Unis depuis les années 30.
“Aujourd’hui, je prends l’engagement de réduire de moitié, d’ici à la fin de mon premier mandat, le déficit dont nous avons hérité”, a déclaré M. Obama en ouvrant un “sommet sur la responsabilité budgétaire”.
Ce sommet réunissant des dizaines de responsables gouvernementaux, de parlementaires et d’experts était destiné à lancer une discussion sur les moyens de restreindre un déficit record que George W. Bush a laissé à M. Obama et qui pourrait dépasser les 1.500 milliards de dollars cette année.
Dans le budget qu’il soumettra jeudi dans ses grandes lignes pour l’année fiscale 2010 mais qui se projette sur les dix prochaines années, le déficit devrait diminuer d’ici à 2013 à 533 milliards, soit environ 3% du produit intérieur brut.
L’objectif serait atteint en augmentant ou en laissant augmenter certains impôts sur les entreprises et sur les hauts revenus et en réduisant les dépenses pour la guerre, à commencer par celle menée en Irak.
Mais, “à long terme, il faudra s’attaquer à la couverture santé pour remettre l’Amérique sur une voie budgétaire qui soit tenable”, a dit M. Obama.
“Le coût croissant de la couverture santé est la source la plus importante de nos déficits”, a-t-il relevé.
Selon M. Obama, les participants au sommet de lundi sont convenus de s’atteler à la réforme cette année, et “je crois que cela représente une promesse extraordinaire, même si elle n’est pas non plus sans danger”, a-t-il dit en faisant référence aux risques politiques d’une telle réforme.
Atteindre les deux objectifs énoncés s’annonce tout sauf aisé. M. Obama fait face aux inquiétudes d’un certain nombre quant à une augmentation des impôts et au risque d’entraver la croissance. Il est confronté aux doutes sur l’efficacité d’un plan de relance de 787 milliards de dollars qu’il vient de promulguer et qui a encore creusé le trou budgétaire.
M. Obama devait aussi montrer que la rigueur budgétaire était compatible avec la promesse faite durant la campagne de donner une couverture maladie aux 46 millions d’Américains qui en seraient dépourvus.
Pour en administrer la preuve, M. Obama a annoncé lundi que son gouvernement allait commencer jeudi à distribuer plus de 15 milliards de dollars figurant au plan de relance, pour aider les Etats à préserver la couverture maladie de vingt millions d’Américains.
Mais M. Obama a clairement reconnu que la réforme de la couverture santé était l’une des seules choses sur lesquelles son gouvernement avait arrêté des décisions. Dans l’une des tables rondes du “sommet sur la responsabilité budgétaire”, son secrétaire au Trésor Tim Geithner a admis que les nouvelles dispositions fiscales n’étaient pas encore tranchées.
Ce qui est décidé en revanche, c’est une nouvelle transparence, a dit M. Obama. “Nous allons commencer par être honnêtes avec nous-mêmes quant à l’ampleur de nos déficits” parce que, “pendant trop longtemps”, le processus budgétaire a été une “supercherie”, a-t-il dit. Le coût de la guerre ou des catastrophes naturelles devraient ainsi figurer à nouveau au budget jeudi.