Sans secret bancaire, le secteur financier suisse pourrait réduire de moitié

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édit suisse, le 5 décembre 2008 à Zurich (Photo : Fabrice Coffrini)

[24/02/2009 09:37:53] GENÈVE (AFP) Le secteur financier helvétique “pourrait rétrécir (…) jusqu?à près de la moitié de sa taille” sans le secret bancaire, a estimé l’un plus influents banquiers privés suisses, Ivan Pictet, dans un entretien au quotidien genevois Le Temps publié mardi.

“Le secteur financier, au lieu de représenter environ 12% du PIB, n?en représenterait alors peut-être que 6 à 7%”, si était abandonnée la distinction entre l’évasion et la fraude fiscale sur laquelle les banques suisses fondent le secret bancaire, a estimé M. Pictet.

Si le secret bancaire, qui ne protège pas les auteurs de fraude fiscale, “disparaît, le client n’aura plus de raison de faire 500 km pour voir son gérant. Pour l’attirer chez nous, nous devons lui offrir quelque chose qu’il n’a pas chez lui”, selon le banquier.

M. Pictet craint que les Etats du G20 ne fassent pression pour “s?assurer que leurs contribuables les plus fortunés ne peuvent pas s?échapper”: “Nous allons vers des négociations très difficiles, qui feront encore évoluer le secret bancaire”, a-t-il prédit.

Le litige qui oppose la justice américaine et la première banque suisse UBS “ne marque pas la fin du secret bancaire ni du modèle de la banque suisse”, a cependant estimé le banquier genevois.

La loi suisse garantit la stricte confidentialité aux titulaires de comptes bancaires et les banquiers helvétiques sont régulièrement montrés du doigt pour leur défense de ce secret bancaire.

Cette semaine, UBS, la première institution bancaire suisse, a été contrainte de communiquer aux autorités américaines les noms de plus de 300 clients américains soupçonnés par Washington de fraude fiscale.