Pétrole : cours bloqués entre peurs sur la demande et baisses de l’offre Opep

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étrole, le 21 février 2009 à Dung Quat (Vietnam) (Photo : Hoang Dinh Nam)

[24/02/2009 11:38:38] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole stagnaient mardi en début d’échanges européens, pris en étau entre les craintes persistantes sur la demande d’énergie et l’espoir que l’Opep réussisse à réduire drastiquement son offre pour faire baisser les stocks.

Vers 11h00 GMT (12h00 à Paris), le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 30 cents à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 41,27 dollars le baril.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril était stable, à 38,44 dollars.

“Les craintes sur la demande et les inquiétudes économiques restent la dominante sur les marchés de l’énergie, ce qui limite les hausses de prix” et pourrait bloquer les cours dans des marges étroites pour plusieurs séances, a commenté Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.

Les bourses mondiales, utilisées comme baromètre des perspectives de demande pétrolière, évoluaient dans le rouge mardi. Les places financières asiatiques ont même lourdement dévissé sur fond de craintes pour le secteur financier et de rumeurs de nationalisations de certains géants américains.

Frappés par un regain d’inquiétudes sur la santé de l’économie américaine, les prix ont lâché 1,59 dollar à New York et 90 cents lundi soir à la clôture, dans le sillage de Wall Street, qui avait terminé à son plus bas niveau de clôture en douze ans.

Sur les douze dernières séances, le Brent de Londres a fini dix fois en baisse, a ainsi observé Stephen Schork, un courtier américain auteur de notes spécialisées.

“Le fait que le dollar persiste à rester fort continue également à limiter les gains du pétrole”, ajoutait M. Kryuchenkov.

Le dollar est actuellement proche de son niveau le plus élevé depuis trois mois face à la monnaie unique, ce qui érode le pouvoir d’achat des investisseurs pour les matières premières vendues en dollars.

Dans cet environnement économique morose, “une lueur d’espoir est provenue des nouvelles concernant la production de l’Opep”, ont toutefois observé les analystes du cabinet viennois JBC Energy.

Selon une première estimation du cabinet Petro-Logistics, l’Opep ramené sa production à 25,3 millions de barils en février. L’Organisation produirait ainsi 480.000 barils seulement au-dessus de son plafond de production fixé à 24,84 mbj.

“Si ce chiffre était exact, cela voudrait dire que l’Opep a appliqué à presque 90%” la série de réductions de production décidées fin 2008 (pour 4,2 mbj en tout), a calculé le cabinet JBC.

Ses experts estiment que les baisses de production auxquelles l’organisation s’est engagée n’ont été appliquées qu’à 65% fin janvier mais que “sur l’ensemble du premier trimestre, l’Opep réussira à (les) appliquer à plus de 80%”.

“Cette réduction de l’offre est absolument nécessaire pour réduire l’énorme accumulation de stocks qui s’est formée sur la planète ces derniers mois”, ajoutent-ils.

Dimanche, le ministre algérien du pétrole Chakib Khelil a jugé “fort probable” une nouvelle réduction de l’offre lors de la prochaine réunion de l’Opep le 15 mars.