Sentance (BoE) : l’horizon s’éclaircira vers le deuxième semestre 2009

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évrier 2009 à londres (Photo : Carl de Souza)

[24/02/2009 11:50:49] LONDRES (AFP) L’horizon économique devrait commencer à s’éclaircir à partir du deuxième semestre 2009, a estimé mardi Andrew Sentance, membre du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE) dans un discours lors d’une conférence à l’Institut des affaires économiques à Londres.

“La toile de fond cette année est une des plus sombres que nous ayons connues depuis le début de cette série de conférences, dans la fin des années 1980” a cependant asséné en guise d’introduction celui qui avait annoncé une récession technique en Grande-Bretagne en octobre dernier.

Rappelant les chiffres du PIB britannique, en baisse depuis deux trimestres, donc officiellement en récession, M. Sentance a précisé que les attentes sur l’ensemble de l’année promettent une contraction de 3%, selon les chiffres du dernier rapport sur l’inflation de la BoE, plus alarmiste que les précédents rapports.

L’économie devrait commencer à se reprendre doucement à partir du milieu de l’année mais “les incertitudes restent fortes même autour de cette prévision” a averti le responsable.

Comparant avec les précédents épisodes de récession (milieu des années 1970, début des années 1980 et 1990), il anticipe une période de “croissance mondiale faible” pour plusieurs années.

“Il est probalement trop tôt pour dire la durée et l’ampleur de la récession” a nuancé M. Sentance, soulignant le manque de précision des données statistiques, à l’exception des chiffres de la CBI.

Publiée mercredi dernier, la dernière enquête de la Confédération de l’industrie britannique (CBI), l’équivalent britannique du Medef, a révélé un maintien du moral des industriels à son plus bas niveau depuis 1980 au Royaume-Uni.

“Des signes de faiblesse persistante dans la confiance des industriels au deuxième semestre seraient le signe que la récession pourrait être plus prolongée et profonde que les précédents épisodes de ralentissement de la croissance” a expliqué ainsi le membre de la BoE.

Soulignant la rapidité d’action de l’institution, qui a baissé son taux directeur de 5% (niveau d’avril 2008) à 1% en moins d’un an, il a ajouté encore qu’il fallait en général 6 à 9 mois pour voir les impacts dans l’économie réelle de telles baisses, notamment auprès des consommateurs.

“C’est donc vers le milieu de l’année que l’on devrait voir se dissiper les signes de morosité associés à la récession”, a-t-il estimé.

A l’inverse de l’assouplissement qualitatif (baisse des taux), le responsable a reconnu que la Banque avait peu de visibilité sur l’assouplissement quantitatif (création de monnaie une fois que les taux sont arrivés proches de zéro et ne peuvent plus soutenir la croissance), mesure plusieurs fois annoncée par la Banque.

“Parce que nous avons peu d’expérience sur le déploiement de l’assouplissement quantitatif, tout mouvement dans ce sens sera un pas dans l’inconnu” a-t-il avoué.

La Banque a déjà reçu le feu vert du gouvernement pour le rachat de bons de trésorerie, titres permettant aux entreprises de se financer à court terme, et a lancé des opérations en ce sens en début de mois.

Après cette première mesure de “credit easing”, elle attend désormais la réponse du ministre des Finances afin de lancer le processus proprement dit de “quantitative easing”.