Etst-Unis : Bernanke tente de rassurer, annonce la fin de la récession en 2009

[24/02/2009 17:39:11] WASHINGTON (AFP)

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évrier 2009 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a tenté de rassurer les parlementaires mardi en annonçant qu’il entrevoyait la “perspective raisonnable” d’une fin de la récession de l’économie des Etats-Unis cette année, avec l’aide de l’Etat.

Dans son témoignage semestriel devant le Congrès, le président de la Fed est resté prudent dans son diagnostic, notant que l’économie américaine était toujours prise dans une “récession grave”.

“Si les mesures prises par l’administration, le Congrès et la Réserve fédérale réussissent à faire revenir une certaine forme de stabilité financière — et dans ce seul cas, à mon avis –, il y a une perspective raisonnable que la récession d’achève en 2009 et que 2010 soit une année de reprise”, a-t-il estimé.

La récession a officiellement débuté en décembre 2007, et a eu ces derniers mois des effets dévastateurs sur l’activité et l’emploi. Le chômage atteignait ainsi en janvier 7,6% (0,4 point de plus qu’en décembre), son plus haut niveau depuis septembre 1992. Et il restera élevé jusqu’en 2011, selon M. Bernanke.

La Fed prévoit “qu’un rétablissement de l’économie après la récession actuelle prenne probablement plus de deux ou trois ans”, a rappelé ce dernier.

“La détérioration du marché du travail, les pertes considérables de richesse en capital et biens immobiliers, et les conditions resserrées des prêts ont pesé sur la confiance des consommateurs et leurs dépenses”, a-t-il constaté.

Ce diagnostic a été confirmé par la publication de l’indice de confiance des consommateurs américains mardi, qui a atteint en février son plus bas niveau depuis que l’institut Conference Board le mesure, soit depuis 1967. Selon cet institut, 40,5% des ménages s’attendent à ce que la conjoncture se dégrade dans les six mois à venir, et 50,8% qu’elle reste tout aussi mauvaise.

M. Bernanke a indiqué qu’il comptait sur les diverses initiatives des pouvoirs publics pour aider l’économie et les marchés financiers.

“Il est essentiel que nous continuions à compléter la relance budgétaire par une action forte de l’Etat pour stabiliser les institutions financières et les marchés”, a-t-il insisté.

Une semaine plus tôt, la Fed avait actualisé ses prévisions économiques, où elle prévoyait une contraction du Produit intérieur brut de 1,3% à 0,5% en 2009, avant une croissance de 2,5% à 3,3% en 2010.

Le président de la banque centrale a souligné que ces prévisions étaient “soumises à une incertitude considérable” et que le risque était plutôt de les abaisser que de les relever.

Selon lui, l’activité économique des Etats-Unis pourrait être touchée par une aggravation de la crise chez ses grands partenaires commerciaux.

“Un autre risque provient du pouvoir de destruction de ce qu’on appelle la spirale négative auto-alimentée, dans laquelle de mauvaises conditions économiques et financières se renforcent les unes les autres”, a-t-il souligné.

M. Bernanke a réaffirmé la détermination de la Fed à intervenir sur les marchés du crédit. Il a aussi rappelé que le Trésor mettait en place à partir de mercredi les nouvelles conditions de recapitalisation des banques en difficulté (“plan d’assistance en capital”).

Les mesures prises pour aider le marché immobilier et le système bancaire “devraient stabiliser plus encore nos institutions et marchés financiers, améliorant la confiance et contribuant à rétablir le flux du crédit nécessaire pour permettre la reprise économique”, selon lui.