Allemagne : les exportations ont entraîné l’économie dans leur chute fin 2008

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ère allemande Angela Merkel à Berlin le 18 février 2009 (Photo : Axel Schmidt)

[25/02/2009 11:30:01] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Les exportations et les investissements industriels ont entraîné l’économie allemande dans leur chute au quatrième trimestre, selon des chiffres diffusés mercredi par l’Office fédéral des statistiques (Destatis).

Le Produit intérieur brut de la première économie européenne a baissé de 2,1% d’octobre à décembre comparé au troisième trimestre, une ampleur inédite depuis la réunification en 1990, a confirmé Destatis dans un communiqué.

Il s’agit de la troisième contraction trimestrielle d’affilée. Mais après les reculs de 0,5% au deuxième et troisième, la cassure est sévère et traduit l’aggravation de la récession au quatrième trimestre.

Les exportations, traditionnel fer de lance de l’économie du pays, se sont effondrées, dans le sillage du ralentissement de la croissance mondiale, avec un recul de 7,3% sur un an à prix constants, tandis que les importations ont diminué de 3,6% sur la même période.

Les investissements industriels ont suivi, affichant une décrue de 4,9% qui met fin à une série de 8 trimestres de hausse consécutifs.

La consommation a reculé de 0,1% sur la même période, et le secteur du bâtiment de 1,3%.

Les entreprises ont augmenté leur stock (+0,5%) ce qui a évité une glissade plus prononcée du PIB.

Mais “la forte contribution des stocks à la croissance indique que les entrepreneurs n’ont pas ajusté assez rapidement leur production pour pouvoir s’adapter à la chute de la demande”, estime Alexander Koch d’UniCredit.

Entre-temps, aussi bien les grands groupes industriels que les PME ont entamé une réduction de leur stocks et production, se sont séparés de plusieurs milliers de travailleurs intérimaires et ont introduit en masse des mesures de chômage partiel.

Des mesures plus radicales seront inévitables, craignent les experts. Simon Junker de la Commerzbank voit le nombre des chômeurs grimper à 4 millions vers la fin de l’année. Ils étaient 3,49 millions fin janvier.

Le premier trimestre s’annonce tout aussi morose que le dernier de 2008, selon les économistes. La rigueur hivernale aura affecté l’activité du bâtiment, et l’industrie aura continué à souffrir du recul des commandes.

Même s’ils misent toujours sur une stabilisation de la conjoncture vers la mi-année, 2009 sera bien l’année la plus noire pour l’économie allemande depuis la période de l’après-guerre. Le gouvernement prévoit un recul de 2,25%, certains économistes n’hésitent pas à parier sur un repli de 4 à plus de 5%.

En 2008, le PIB allemand a progressé de 1,3% par rapport à 2007, a confirmé Destatis, grâce à un premier trimestre étonnamment dynamique.

Les espoirs pour l’avenir reposent sur le bâtiment, qui devrait profiter des mesures du plan de relance de 50 milliards du gouvernement, dont plus de la moitié est consacrée à des investissements dans les infrastructures (routes, écoles etc…).

Malgré la montée attendue du chômage, les réductions prévues de cotisations et d’impôts ainsi que la prime à la casse, le tout dans un environnement d’inflation faible, pourraient aussi encourager la dépense des ménages.

Les nouvelles baisses de taux directeurs de la Banque centrale européenne sont aussi appelées à soutenir l’économie. L’un de ses responsable Axel Weber a laissé entendre dans un entretien de presse mercredi que la BCE pourrait descendre jusqu’à 1%, contre 2% actuellement pour le principal taux, qui détermine le niveau du crédit en zone euro.