Automobile : Bruxelles contre le protectionnisme, l’UE bien armée contre la crise

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éenne à la Concurrence Neelie Kroes, le 8 décembre 2008 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[25/02/2009 14:35:37] BRUXELLES (AFP) Bruxelles a lancé mercredi un nouvel avertissement contre tout réflexe protectionniste national et jugé que les pays européens disposaient des marges de manoeuvre nécessaires pour aider le secteur automobile sévèrement touché par la crise économique.

“Je dois rappeler à tout le monde concerné dans l’industrie, que les Etats européens ont un grand nombre de possibilités”, a insisté la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, au cours d’une conférence de presse.

Un document sur la crise automobile, adopté mercredi par la Commission européenne, recense notamment tous les outils disponibles: primes à la casse, aides à la formation des travailleurs, aux investissements verts, à la recherche pour des véhicules innovants, aides financières ou prêts temporaires dans le cadre de la crise économique, etc.

“La Commission ne veut pas faire de plan européen sur les changements structurels (nécessaires) dans l’industrie automobile”, alors que certains problèmes existaient bien avant la crise économique, a souligné le commissaire à l’Industrie Günter Verheugen.

Les deux commissaires ont condamné d’une seule voix toute mesure de “nationalisme économique” dont les conséquences seraient négatives pour l’ensemble du secteur.

“L’industrie automobile est européenne, aucune entreprise ne produit dans un seul pays”, a rappelé M. Verheugen. “Il ne faut pas que ceux qui peuvent prendre des mesures les prennent et que les autres se débrouillent”.

Mme Kroes –qui examine actuellement à la loupe six plans nationaux d’aide à l’industrie automobile concernant la France, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suède– a rappelé qu’elle avait “des lignes rouges”.

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ût 2007 sur la chaîne de fabrication de la Laguna III, à l’usine Renault de Sandouville (Photo : Robert Francois)

“Soutenir le protectionnisme serait la grande plus erreur qu’on puisse faire”, a-t-elle rappelé. “Nous avons pris la décision de créér un marché unique, ce n’est pas un marché unique simplement pour les ventes de voitures mais aussi pour la production”, a-t-elle ajouté.

L’Association européenne des producteurs automobiles (ACEA) a cependant jugé insuffisant l’effort fourni par Bruxelles.

“L’UE a commencé à remplir la boîte à outils avec des instruments potentiels, mais trop peu d’entre eux ont effectivement été utilisés, en raison de procédures longues et d’un manque d’orientation donné au niveau de l’UE”, a critiqué Ivan Hodac, son secrétaire général.

Selon lui, le sommet européen informel, dimanche à Bruxelles, devrait appeler à “une levée des barrières bureaucratiques”.

“La question la plus pressante à résoudre demeure l’accès limité au crédit en raison d’un marché financier qui ne fonctionne pas”, a-t-il stipulé.