Les marchés inquiets pour la santé des banques malgré les discours positifs d’Obama

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à Washington le 24 février 2009 (Photo : Saul Loeb)

[25/02/2009 16:32:46] PARIS (AFP) Regonflés un moment par le discours anti-crise de Barack Obama et les propos du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke excluant toute nationalisation bancaire, les marchés reculaient à nouveau mercredi après-midi, toujours inquiets de la santé du système bancaire.

Après avoir gagné 3,32% mardi, Wall Street ouvrait en nette baisse, cédant 1,91% vers 15H15 GMT. Dans son sillage, les places européennes cédaient également du terrain. A la même heure, Paris perdait ainsi 1,22%.

Les marchés européens avaient pourtant réagi positivement en début de séance aux propos mardi soir de Ben Bernanke voyant “une perspective raisonnable que la récession s’achève en 2009” et écartant une nationalisation pure et simple des banques.

Le ministre britannique des Finances Alistair Darling est allé dans le même sens jugeant dans le Financial Times “qu’il serait contreproductif de procéder à des nationalisations à 100%”. Il a indiqué que le gouvernement ferait des annonces “dans les jours qui viennent” sur son plan d’assurance des actifs toxiques.

Mais, de fait, “rien n’a vraiment changé fondamentalement pour le secteur financier”, a estimé Patrick O’Hare, du site d’analyse Briefing.com. “Il est toujours plombé par des actifs toxiques et l’absence d’un plan concret et crédible pour retirer ces actifs” des comptes, a-t-il ajouté.

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érence de presse de Barack Obama sur le plan de relance, à Wall Street le 17 février 2009 (Photo : Mario Tama)

L’assureur américain AIG, de nouveau exsangue financièrement, est ainsi acculé à devoir céder ses actifs les plus précieux, rapporte le New York Times, citant la filiale d’assurance-vie Alico, pour laquelle le concurrent MetLife a proposé 11 milliards de dollars.

En outre, il n’y a pas de signe d’amélioration pour l’économie américaine: les ventes de logements anciens aux Etats-Unis sont ainsi reparties à la baisse en janvier, reculant de 5,3% par rapport à décembre.

Dans son premier discours solennel devant le Congrès mardi soir, Barack Obama a reconnu que sauver les banques américaines risquait de coûter plus cher que prévu.

Mais il a été loué par la presse pour sa promesse de “jours meilleurs”.

Il s’est ainsi engagé à veiller à ce que les grandes banques aient assez d’argent frais pour prêter aux consommateurs et aux petites entreprises.

Il a aussi insisté sur le fait que le pays ne pouvait “abandonner” les constructeurs automobiles en difficulté et s’est engagé à construire “une industrie automobile sur de nouvelles bases qui puisse entrer dans la compétition et gagner”.

Enfin, il a fait part de son intention de diviser par deux le déficit américain d’ici à 2013.

En Europe, les perspectives n’étaient guère plus réjouissantes: le PIB britannique s’est contracté de 1,5% au quatrième trimestre 2008 et sa contraction au troisième trimestre a été révisée à -0,7%, au lieu de -0,6%.

Le PIB allemand a reculé de 2,1% au quatrième trimestre par rapport au troisième.

En Italie, le ministre de l’Economie Giulio Tremonti a signé le décret d’application d’une mesure de soutien aux banques qui va leur permettre de bénéficier de fonds publics en échange de l’augmentation des prêts aux entreprises. Au total, le Trésor italien pourrait injecter des fonds pour un montant de 12 milliards d’euros.

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ésident de la banque centrale américaine Ben Bernanke à Washington le 24 février 2009 (Photo : Chip Somodevilla)

Enfin la situation financière de plusieurs pays d’Europe de l’Est reste très tendue.

L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé les notes souveraines de l’Ukraine en raison de “risques” pesant sur la mise en oeuvre du programme de soutien promis par le Fonds monétaire international.

“La gravité de la crise économique en Europe de l’Est menace près de deux décennies de réformes économiques”, a averti de son côté la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui a essuyé une perte nette en 2008, sa première depuis 10 ans.

Malgré cette perte, la BERD, qui intervient dans une trentaine de pays, a confirmé sa volonté d’augmenter ses investissements de 20% cette année, pour les porter autour de 7 milliards d’euros.