Le discours positif d’Obama rattrapé par la mauvaise santé des banques

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ésident américain Barack Obama, le 25 février 2009 à Washington (Photo : Jim Watson)

[25/02/2009 21:58:59] NEW YORK (AFP) Le discours anti-crise du président américain Barack Obama et les propos du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke excluant toute nationalisation bancaire n’ont apporté qu’un bref répit: les Bourses mondiales ont à nouveau reculé mercredi.

Après avoir gagné 3,32% mardi, Wall Street a reperdu 1,09%, miné par les inquiétudes entourant le secteur financier. Paris a cédé 0,41% et Francfort 1,54%. Londres a cependant gagné 0,85%.

“Rien n’a vraiment changé fondamentalement pour le secteur financier”, a estimé Patrick O’Hare, du site d’analyse Briefing.com. “Il est toujours plombé par des actifs toxiques et l’absence d’un plan concret et crédible pour retirer ces actifs” des comptes, a-t-il ajouté.

Les marchés n’ont été que modérément rassurés par M. Bernanke, qui a affirmé au Congrès qu’il ne croyait pas à une nationalisation des banques, se disant persuadé que leurs problèmes pouvaient être résolus dans le cadre des interventions actuelles.

La Fed et le Trésor ont annoncé qu’ils allaient compenser les pertes potentielles des grandes banques du pays dans les deux années à venir, si le privé n’apporte pas le capital nécessaire. Si les capitaux privés ne suffisent pas, l’Etat sera amené à acheter des actions sans droit de vote.

Sur le front de l’immobilier, le Trésor a annoncé qu’il va faire bénéficier les acquéreurs d’un premier logement d’un crédit d’impôt de 8.000 dollars.

Ces annonces surviennent au lendemain du premier discours solennel devant le Congrès de Barack Obama, qui s’est engagé à veiller à ce que les grandes banques aient assez d’argent pour prêter aux consommateurs et aux petites entreprises.

Il a souligné que le pays ne pouvait “abandonner” les constructeurs automobiles en difficulté et fait part de son intention de diviser par deux le déficit budgétaire américain d’ici à 2013.

Mais la conjoncture américaine ne montrait guère de signes d’amélioration: les ventes de logements anciens sont ainsi reparties à la baisse en janvier, reculant de 5,3% par rapport à décembre.

Au Canada voisin, la Caisse de dépôt et de placement du Québec, le plus grand gestionnaire de fonds de pension du pays, a annoncé une perte record de 39,8 milliards de dollars (31,6 mds USD) pour 2008. La Caisse, qui gère le bas de laine des Québécois, a vu ses actifs perdre 25% de leur valeur.

En Europe, les perspectives n’étaient guère réjouissantes: le PIB britannique s’est contracté de 1,5% au quatrième trimestre 2008 et sa baisse au troisième trimestre a été révisée à -0,7%, au lieu de -0,6%.

Le PIB allemand a reculé de 2,1% au quatrième trimestre par rapport au troisième.

En France, le nombre de demandeurs d’emploi a enregistré une hausse record en janvier, progressant de 90.200 par rapport à décembre (+4,3%) pour s’établir à 2,204 millions.

En Italie, les banques vont pouvoir bénéficier de fonds publics en échange de l’augmentation des prêts aux entreprises. Au total, le Trésor italien pourrait injecter 12 milliards d’euros.

Enfin la situation financière de plusieurs pays d’Europe de l’Est reste très tendue.

L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé les notes de l’Ukraine en raison de “risques” pesant sur la mise en oeuvre du programme de soutien promis par le Fonds monétaire international.

Quant à la Lituanie, elle a approuvé un plan de relance de 1,47 milliard d’euros.