[26/02/2009 19:11:07] PARIS (AFP)
çois Pérol (d), Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie, et Claude Guéant (c) le 7 octobre 2004 à Paris (Photo : Pascal Pavani) |
La Caisse d’Epargne et la Banque Populaire ont fait un pas décisif vers la en portant à leur tête le secrétaire général de l’Elysée , dont la nomination continue de faire polémique.
Sans attendre la décision de la commission de déontologie de la Fonction publique, les deux banques mutualistes ont désigné chacune M. Pérol à leur tête. Ce proche du président Sarkozy, qui prendra ses fonctions le 2 mars, accédera à la présidence de la nouvelle banque, qui n’a pas encore de nom, dans quelques mois, quand la législation aura été modifiée.
Dans un communiqué commun, les “Bleus” et les “Rouges” ont officialisé leur rapprochement, qui doit donner naissance au deuxième groupe bancaire français. Il “repose sur la création d’un nouvel organe central”, mais les réseaux d’agences resteront séparés, “dans le respect des deux marques”.
Visiblement sans rancune, leurs patrons, qui ont dû s’effacer pour laisser la place à M. Pérol, ont salué sa venue.
“L’arrivée de François Pérol (…) permettra, je n’en doute pas, de faciliter la réalisation de notre projet”, a ainsi déclaré Bernard Comolet, le président démissionnaire du directoire de l’Ecureuil.
“Je connais Pérol, j’apprécie ses compétences et ses qualités, je le sens capable de mener à bien ce projet”, a renchéri Philippe Dupont, son homologue aux Banques Populaires.
Logos des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires (Photo : Stephane de Saktuin) |
La mainmise croissante de l’Etat sur ce projet, annoncé au plus fort de la crise financière en octobre, a pourtant suscité des remous cette semaine, surtout du côté de la Caisse d’Epargne. L’Ecureuil a vécu comme une atteinte à son indépendance fraîchement acquise la perspective que l’Etat prenne jusqu’à 20% du capital du futur groupe, en échange d’une injection de 5 milliards d’euros.
Et la “différence de traitement” avec BNP Paribas, qui va bénéficier d’un prêt du même montant, sans qu’il ait été question que l’Etat rentre à son capital ou débarque ses dirigeants, a été jugée “humiliante”.
Mais les Ecureuils ont compris qu’ils n’avaient pas le choix. Plombées par les déboires de leur filiale Natixis, la Caisse d’Epargne a en effet dévoilé une perte de 2 milliards d’euros, la première de son histoire, et Banque Populaire de près de 500 millions.
Et si l’Etat a dû intervenir, c’est aussi parce que les deux banques ne sont pas arrivées à s’entendre, poussant M. Sarkozy à accélérer le calendrier et imposer un homme à lui, au-dessus de la mêlée.
M. Pérol a beau avoir été adoubé par les banques, la polémique entourant son “parachutage” a continué de plus belle jeudi.
Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a demandé des “excuses” aux chefs du PS Martine Aubry et du Modem François Bayrou.
Martine Aubry avait évoqué “les mensonges” de Nicolas Sarkozy, qui avait laissé entendre mardi que la commission de déontologie avait donné son accord à la nomination de M. Pérol, alors qu’il ne s’agissait que d’un avis de son président. M. Bayrou avait pour sa part jugé cette nomination “illégale”.
Edouard Balladur a estimé que le gouvernement courait un risque si la commission de déontologie n’était “pas d’accord” avec cette nomination. Et pour la présidente du Medef Laurence Parisot, il faut “la laisser se réunir” et dire si “oui ou non il y a une difficulté dans cette nomination”.
Ségolène Royal (PS) a appelé pour sa part à éviter “tout soupçon de favoritisme” à propos de cette nomination.