La banque RBS a essuyé une perte record pour un groupe britannique

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ée du siège de la RBS à Londres, le 19 février 2009 (Photo : Carl de Souza)

[26/02/2009 08:58:37] LONDRES (AFP) Royal Bank of Scotland (RBS) a annoncé jeudi avoir essuyé la perte la plus élevée jamais enregistrée par une entreprise britannique, et a confirmé sa volonté de se séparer d’une grande partie de ses actifs.

Dans un communiqué, la banque britannique a précisé qu’elle avait subi une perte nette part du groupe de 24,1 milliards de livres (27 milliards d’euros) en 2008, à comparer avec un bénéfice net de 6,8 milliards un an plus tôt.

Cette perte historique s’explique par des charges de 6,1 milliards de livres liées à la crise du crédit, et surtout par 16,2 milliards de livres de dépréciations, liées à l’acquisition ruineuse de la banque néerlandaise ABN Amro en 2007.

Elle a par ailleurs confirmé sa volonté de se séparer de quelque 240 milliards de livres d’actifs (et même 540 milliards en intégrant certaines catégories d’activités), soit une grande partie de son bilan, dans les 3 à 5 ans, comme l’annonçait la presse britannique depuis quelques jours.

Elle va se concentrer sur son marché domestique et ne conservera que des activités internationales de taille réduite, se retirant ainsi complètement ou presque totalement de 36 des 54 pays où elle intervient actuellement.

Ces actifs “périphériques” seront logés dans une filiale ad hoc, qui sera constituée au deuxième trimestre.

Enfin, RBS a conclu un accord avec le gouvernement britannique, qui va lui permettre de bénéficier de son plan d’assurance contre les pertes liées aux actifs bancaires toxiques.

Elle va pouvoir assurer auprès de l’Etat quelque 325 milliards de livres d’actifs risqués, dont le gouvernement couvrira les pertes à hauteur de 90% (au-delà d’une franchise de 19 milliards qui restera à la charge de la banque), à compter de cette année.

En contrepartie, RBS lui paiera une prime de 6,5 milliards de livres par an, et s’est engagée à augmenter ses prêts aux ménages et aux entreprises britanniques de 25 milliards de livres sur les 12 prochains mois.

De plus, l’Etat, qui détient déjà près de 70% du capital de la banque d’Edimbourg, va lui apporter 13 milliards de livres de capitaux supplémentaires.

Ces capitaux seront octroyés sous forme d’actions spéciales qui ne feront pas augmenter la participation étatique au-delà de 75% du capital, et n’aboutiront donc pas à une nationalisation totale de RBS, le gouvernement préférant que la banque reste en partie détenue par le secteur privé.

Le ministère des Finances a rappelé, dans un communiqué, que d’autres banques établies au Royaume-Uni (y compris, éventuellement, des filiales de banques étrangères) pourraient bénéficier de l’assurance des actifs toxiques, qui est la mesure phare du dernier plan de sauvetage bancaire annoncé par Londres en janvier.

Il a signalé en tous les cas son intention de l’étendre à d’autres banques britanniques, alors que selon la presse, Lloyds Banking Group (LBG), détenu à 43% par l’Etat, va assurer à son tour vendredi des centaines de milliards de livres d’actifs.

La banque Barclays (qui n’a pas eu recours jusqu’ici à l’Etat pour se recapitaliser, contrairement à RBS et LBG) pourrait également bénéficier ultérieurement de cette assurance, selon la presse.

Sans se focaliser sur les énormes pertes de RBS, à laquelle la banque avait déjà dit s’attendre, les investisseurs ont bien réagi à ses autres annonces. En début de séance, l’action du groupe s’envolait de 26,84% à 29,30 pence, signant la plus forte hausse des valeurs vedettes, dans un marché londonien en hausse de 1,25%.