La crise fait plonger BASF dans le rouge au quatrième trimestre

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ésident de BASF Jürgen Hambrecht, le 26 février 2009 à Francfort (Photo : Mario Vedder)

[26/02/2009 11:52:05] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Le numéro un mondial de la chimie, l’allemand BASF, a plongé dans le rouge au quatrième trimestre en raison de crise mondiale et annoncé jeudi des suppressions d’emplois face à une année 2009 qui s’annonce noire.

Le groupe a accusé une perte nette de 313 millions d’euros sur les trois derniers mois de l’année écoulée, après un bénéfice de 793 millions un an plus tôt.

“Le fort recul de la conjoncture au quatrième trimestre a pesé sur le bénéfice”, souligne l’entreprise dans un communiqué. Sur l’ensemble de l’année, le bénéfice net a reculé de 28,4% à 2,9 milliards d’euros.

Les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires attendaient mieux, avec un bénéfice annuel de 3,2 milliards.

Pour l’année en cours, le groupe s’attend à un recul de son chiffre d’affaires et une baisse “encore plus forte” de son bénéfice d’exploitation qui sera aussi affecté par les coûts d’intégration de la société suisse Ciba.

“La situation se dégrade”, a constaté le patron du groupe Jürgen Hambrecht lors d’une conférence de presse à Ludwigshafen (ouest). Et aucune amélioration n’est à attendre alors que les stocks sont encore trop élevés.

Face à ces sombres perspectives BASF, qui a déjà mis à l’arrêt plusieurs usines, entend accélérer les mesures de réduction de production. Les unités ou ateliers les moins rentables seront fermées, et les usines de fabrication de laques aux Etats-Unis, en Asie et en Europe seront particulièrement touchées.

Au moins 1.500 emplois seront ainsi supprimés. Actuellement, il a déjà envoyé 3.000 salariés au chômage partiel, a indiqué M. Hambrecht.

Les activités mondiales du groupe ont chuté à la fin 2008, alors que ses principaux clients, groupes automobiles en tête, ont fortement réduit leur demande. La tendance s’est poursuivie au début de cette année. La glissade des cours du pétrole a aussi pesé sur ses comptes.

Dans cet environnement incertain, il renonce, comme beaucoup d’autres groupes industriels actuellement, à faire un pronostic chiffré de résultat 2009.

Le groupe va aussi réduire de 20% ses investissements par rapport à ses plans initiaux, tout en gardant l’accent sur la recherche et le développement. BASF exclut aussi toute acquisition importante, même si son patron s’est dit prêt à examiner des acquisition mineures qui pourraient renforcer rapidement les activités du groupe.

BASF, fort de quelque 96.900 salariés à la fin 2008, est présent dans tout le spectre des activités chimiques: produits de base, spécialités, plastiques ou encore agrochimie ainsi que l’exploration et la vente du pétrole et du gaz.

Le groupe entend toutefois maintenir un dividende constant en 2009. Pour 2008, le dividende va s’élever à 1,95 euro, comme l’année précédente.

“Il s’agit d’un objectif extrêmement ambitieux dans le contexte économique actuel. Nous prévoyons de maintenir nos dépenses de recherche et développement au niveau de l’an passé, pour garantir notre succès dans l’avenir”, a indiqué M. Hambrecht dans un communiqué.

A la Bourse de Francfort, le titre prenait 5,79% à 22,29 euros vers 10h44 GMT sur un indice Dax en hausse de 1,5%. Les analystes de Merck Finck jugeaient positifs le maintien d’un dividende stable.