Secret bancaire : la ministre suisse de l’Economie veut une position claire

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à Berne le 19 février 2009 (Photo : Nicholas Ratzenboeck)

[26/02/2009 16:15:02] GENEVE (AFP) La ministre suisse de l’Economie, Doris Leuthard, a souhaité jeudi que la délégation spéciale établie par le gouvernement helvétique sur le secret bancaire établisse une position “claire et propre” du pays sur cette question contestée.

Les autorités suisses ont mis en place mercredi cette délégation chargée de “défendre les intérêts du pays” dont le secret bancaire a été mis à mal par la première banque de la Confédération UBS qui a livré la semaine dernière à la justice américaine les noms de quelque 300 clients américains soupçonnés d’échapper au fisc.

“Nous avons besoin d’une stratégie sur la façon dont la Suisse peut d’un côté protéger son secret bancaire et de l’autre, pour les personnes qui ont leur argent ici et doivent être en conformité avec les lois en vigueur dans d’autres pays, mieux coopérer avec ces Etats”, a expliqué Mme Leuthard à la radio alémanique DRS.

La “délégation stratégique” est également chargée d’étudier si l’évasion fiscale peut continuer à être protégée par le secret bancaire, a-t-elle ajouté.

La Suisse fait une distinction entre évasion fiscale qui n’est pas reconnu comme un délit et fraude qui s’applique quand il y a usage de faux dans les documents. Selon les lois helvétiques, le secret bancaire ne peut être rompu qu’en cas de fraude.

La mise en place de la délégation –composée des ministres des Finances Hans-Rudolf Merz, de la Justice et Police Eveline Widmer-Schlumpf et des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey– est destinée à calmer les esprits en Suisse après le tollé provoqué par la révélation des noms des clients américains d’UBS, écornant le sacro-saint secret bancaire qui a fait la fortune de la Confédération.

Outre le fisc américain qui a ouvert une nouvelle plainte contre UBS pour obtenir des informations sur 52.000 comptes outre-Atlantique, la Suisse est également sous la pression des Européens, bien décidés à faire tomber cette spécificité helvétique qui attire leurs plus riches contribuables.