Islande : le gouverneur de Banque centrale contraint à la démission

[26/02/2009 20:00:00] REYKJAVIK (AFP)

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écembre 2008 à Reykjavik devant une affiche avec le portrait de David Oddsson (Photo : Halldor Kolbeins)

Le parlement islandais a adopté une loi jeudi modifiant la gouvernance de la Banque centrale afin de contraindre à la démission son gouverneur très critiqué, , considéré comme l’un des responsables de l’effondrement du secteur financier du pays nordique.

La loi a été adoptée avec 33 oui et 18 non, tandis que 12 parlementaires étaient absents.

Début février, David Oddsson, 61 ans, avait été exhorté à quitter ses fonctions par le nouveau gouvernement de centre-gauche. Mais il avait refusé de s’exécuter en dépit de nombreuses manifestations dans la capitale islandaise.

La loi doit désormais être signée par le président.

Depuis octobre, de nombreuses manifestations ont eu lieu demandant la démission de M. Oddsson, qui a été l’artisan, lors de son mandat de chef de gouvernement entre 1991 et 2004, de la libéralisation économique de l’Islande.

Il est perçu par une large majorité des Islandais comme un des responsables de l’effondrement de l’économie à l’automne.

Selon un récent sondage, près de 90% des habitants de l’île ne lui faisaient plus confiance en tant que gouverneur de l’institut d’émission.

En raison de l’impact de la crise financière internationale, l’ancien gouvernement (coalition du parti de centre-droit et du parti social-démocrate) avait été contraint de prendre le contrôle à la hâte des trois premières banques du pays, à court de liquidités, suscitant la colère des habitants dont nombre d’entre eux ont perdu leur travail et ont été ruinés.

Face à l’effondrement de la couronne islandaise, qui a perdu près de la moitié de sa valeur l’an passé, la Banque centrale avait relevé ses taux à un niveau record de 18%, rendant le coût des emprunts prohibitifs.

Une mission du Fonds monétaire international, qui se rend régulièrement dans l’île après lui avoir accordé un prêt de 2,1 milliards de dollars pour son redressement, est arrivée jeudi par ailleurs à Reykjavik pour rencontrer les responsables économiques et examiner l’évolution de l’économie.

Avant la crise, l’Islande était l’un des pays les plus prospères de la planète avec avec une croissance moyenne de son Produit intérieur brut (PIB) de 4% par an, dont un pic de 7,7% en 2004 et encore de 4,9% en 2007.