ée du siège de Fannie Mae, le 14 juillet 2008 à Washington (Photo : Karen Bleier) |
[27/02/2009 07:01:15] NEW YORK (AFP) L’organisme américain de refinancement hypothécaire Fannie Mae a annoncé jeudi une perte nette colossale de 58,7 milliards de dollars pour 2008, due essentiellement à des éléments exceptionnels au second semestre, et réclamé au Trésor une aide de 15,2 milliards de dollars pour couvrir son déficit.
Le groupe, qui garantit ou possède avec son homologue Freddie Mac plus de 40% de l’encours des prêts immobiliers aux Etats-Unis, a averti dans un communiqué que cette somme lui permettrait d’éviter le déclenchement d’une procédure de faillite.
Le groupe a lancé cet appel à l’aide, le premier du genre en ce qui le concerne, après avoir vu sa valeur nette négative tomber sous zéro fin 2008, le montant de son passif dépassant celui des actifs de 15,2 milliards de dollars.
“Nous prévoyons que les conditions de marché qui ont contribué à notre perte nette durant tous les trimestres de 2008 persistent voire s’aggravent en 2009”, a aussi souligné le groupe.
La perte sur le quatrième trimestre s’élève à 25,9 milliards, après avoir passé des provisions de 28,9 milliards de dollars, associées à des dépréciations d’actifs et à des pertes sèches sur son portefeuille d’actifs.
Cette perte est légèrement réduite par rapport à celle du troisième trimestre, qui totalisait pratiquement 29 milliards de dollars à la suite de 21,4 milliards de dollars de provisions pour des raisons similaires.
Fannie Mae a précisé que ses provisions pour pertes s’élevaient à 24,8 milliards de dollars au 31 décembre, contre 15,6 milliards au 30 septembre et seulement 3,4 milliards au 31 décembre 2007, “afin de refléter notre estimation actuelle des pertes liées à notre livre de comptes au 31 décembre”.
Le groupe a précisé qu’il totalisait pour 119,2 milliards de dollars de prêts en défaut de paiement au 31 décembre, presque un doublement en un mois (63,6 milliards au 30 septembre 2008, 27,2 milliards au 31 décembre 2007).
Fannie Mae et Freddie Mac, mis à mal par la dégradation des marchés financiers et de l’immobilier, ont été placés sous tutelle des pouvoirs publics début septembre.
La semaine dernière, le Trésor avait porté de 100 à 200 milliards les garanties permettant à ces deux organismes d’équilibrer leurs comptes.
Fannie Mae avait prévenu dès janvier que le groupe risquait de réclamer une une quinzaine de milliards de dollars pour ne pas afficher de valeur nette négative.
Freddie Mac, dont la santé financière est considérée comme plus fragile, avait déjà obtenu 13,8 milliards de dollars après la publication de ses résultats du troisième trimestre.
Le groupe, qui devrait publier ses prochains résultats début mars, avait chiffré en janvier entre 30 et 35 milliards de dollars supplémentaires la somme qui pourrait être nécessaire pour rééquilibrer son bilan après la publication de ses résultats pour le quatrième trimestre.
Le Trésor juge ces deux organismes “essentiels pour le fonctionnement du système de financement de l’immobilier”, en raison du “rôle central (qu’ils jouent) pour rendre les taux hypothécaires abordables et maintenir la stabilité et la fluidité du marché hypothécaire”, avait-il rappelé la semaine dernière.
En 2008, près de trois quarts des nouveaux prêts immobiliers ont été financés ou garantis par Fannie Mae ou Freddie Mac, dont la dette est désormais perçue comme sûre car garantie par l’Etat fédéral.