[27/02/2009 21:04:17] BRUXELLES (AFP)
éenne (Photo : Laurence Saubadu) |
La récession pèse nettement sur l’emploi dans la zone euro avec plus de 250.000 chômeurs supplémentaires en janvier, une tendance qui ajoutée au ralentissement rapide de l’inflation devrait pousser la Banque centrale européenne à encore baisser ses taux.
Le taux de chômage dans la zone euro a atteint 8,2% en janvier, son plus haut niveau depuis septembre 2006, a indiqué vendredi l’office européen des statistiques Eurostat. Au total 13,036 millions de personnes étaient sans emploi, soit 256.000 de plus que le mois précédent.
En décembre, le chômage était ressorti à 8,1%, selon Eurostat qui a relevé de 0,1 point sa précédente estimation.
L’UE dans son ensemble comptait en janvier 18,412 millions de sans emploi, avec là aussi un taux en hausse de 0,1 point à 7,6% en janvier.
Le chômage avait touché début 2008 dans la zone euro un plus bas historique à 7,1%, mais il est en augmentation régulière depuis l’été, moment où la situation économique a commencé à se dégrader.
Cette tendance risque de durer, alors que les annonces ou craintes de suppressions d’emplois se multiplient dans l’automobile, le bâtiment, l’électronique, les services financiers…
Parmi les principales économies de la zone euro, le taux de chômage le plus élevé a été enregistré en janvier en Espagne (14,8% après 14,3% en décembre). Le taux est passé de 7,2% à 7,3% en Allemagne, et de 8,2% à 8,3% en France.
Parallèlement à la dégradation du marché de l’emploi, l’inflation ralentit nettement.
En janvier, elle est tombée à 1,1% sur un an, son plus bas niveau depuis juillet 1999, bien loin du pic historique de 4% enregistré durant l’été, a confirmé vendredi Eurostat.
Cette décélération s’explique certes par le net recul des cours pétroliers, mais aussi par le fait que “l’activité économique extrêmement faible pèse durement sur la politique des prix menée par les entreprises”, relève Howard Archer, économiste chez Global Insight.
Ajouté au chômage et à la confiance en berne tant chez les consommateurs que chez les chefs d’entreprise, Howard Archer comme sa consoeur Jennifer McKeown chez Capital Economics n’excluent plus une brève période de déflation mi-2009.
L’inflation est désormais largement sous la barre de 2% chère à la BCE: l’institut de Francfort, gardien de la stabilité des prix dans la zone euro, vise en effet sur le moyen terme une inflation en dessous mais proche de 2%.
Il y a donc la marge de manoeuvre nécessaire pour une nouvelle détente monétaire.
“Les taux de la BCE doivent encore baisser beaucoup”, estime Jennifer McKeown.
Le principal taux directeur, fixé à 2% en janvier, est déjà à son plus bas historique. Et une nouvelle baisse est anticipée pour jeudi prochain.
“Il y a des raisons très fortes pour une grosse baisse de taux, mais les indications générales données par les commentaires de membres de la BCE suggèrent qu’ils ne réduiront pas le taux de plus de 0,5 point”, selon Howard Archer, qui attend néanmoins une nouvelle baisse au deuxième trimestre.