[27/02/2009 13:52:34] POINTE-A-PITRE (AFP)
évrier 2009 à Pointe-à-Pitre (Photo : Lionel Bonaventure) |
Une embellie était perceptible vendredi aux Antilles, avec un accord salarial partiel en Guadeloupe et un retour au calme en Martinique où les négociations étaient jugées proches d'”une issue positive”.
“Tout n’est pas encore résolu, mais ça progresse”, a d’ailleurs observé vendredi matin Nicolas Sarkozy auprès de l’AFP, à propos de la Guadeloupe, assurant qu’il se rendrait “dans quelques semaines” aux Antilles.
Paralysée par une grève générale depuis le 20 janvier, la Guadeloupe a connu une avancée positive avec la signature d’un accord salarial partiel à l’issue de négociations-marathon de près de huit heures.
Elie Domota, leader du LKP a parlé d'”un premier pas” et d'”un accord qui vaut son pesant d’or”, sans appeler à la fin de la grève. Il a donné rendez-vous à ses militants vendredi pour la “poursuite des négociations” sur d’autres revendications.
Selon, Max Evariste (FO), autre leader du LKP, “logiquement, ça devrait déboucher sur une reprise du travail assez rapidement”.
Cependant l’accord n’a pas été signé par le Medef et sept autres organisations patronales qui ont invoqué “un climat d’intimidation et de violences”.
Le Medef national “ayant reçu toutes les assurances de sécurité nécessaire de la part des pouvoirs publics appelle le Medef Guadeloupe à revenir à la table des négociations”, dans un communiqué publié vendredi.
Le président du Medef local, Willy Angèle, a accusé M. Domota d’avoir “sauté par-dessus la table de négociation pour venir le frapper”.
Le préfet Nicolas Desforges a tempéré ce propos: “à aucun moment, sa sécurité n’a été en cause”, et “trois policiers du RAID se sont interposés”.
Il a affirmé que cet accord, “théoriquement” applicable au 1er mars, “pour le moment ne concerne que 15 à 17.000 salariés sur 85.000 salariés” du privé. Les médiateurs du gouvernement s’emploieront vendredi à rallier les organisations patronales absentes – dont hôtellerie, artisanat et BTP -, a-t-il assuré.
Baptisé “Jacques Bino”, du nom du syndicaliste tué par balle, l'”accord régional interprofessionnel” prévoit que les salariés percevant jusqu’à 1,4 fois le Smic toucheront 200 euros d’augmentation.
ête à Pointe-à-Pitre après l’annonce de la signature d’un accord, le 27 février 2009 (Photo : Lionel Bonaventure) |
Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo a précisé vendredi à l’AFP le financement de ces 200 euros: 100 versés par l’Etat pendant deux ans, 50 par les collectivités locales (conseils général et régional) et 50 par le patronat.
A la Martinique, entrée dans la grève le 5 février, et qui avait basculé dans la violence depuis deux nuits, la situation semblait apaisée.
Fort-de-France a connu une nuit calme, et les négociations sur les prix et les salaires devraient trouver “une issue positive demain”, a estimé le président du conseil général Claude Lise.
Le sénateur apparenté PS, qui s’exprimait par téléphone sur Europe 1, a fait état de “quelques petits incidents en périphérie de Fort-de-France” dont les habitants ont respecté les consignes de la préfecture, demandant de ne pas sortir après 19H00.
“Il faut dire”, a-t-il observé “que la ville avait été bouclée”.
Sur les prix, “je pense que demain les négociations vont certainement trouver une issue favorable”, a dit M. Lise. Pour les salaires, “la négociation a beaucoup progressé. Nous en sommes arrivés au maximum, à 247 euros, alors que les autres (ndlr les syndicats) demandent maintenant 250”. Au départ le “Collectif du 5 février” réclamait 350 euros pour les bas salaires.
Serge Letchimy, député-maire (app-PS) de Fort-de-France, avait lancé jeudi un cri d’alarme craignant “un embrasement général” de l’île.
En deux nuits, une cinquantaine de commerces avaient été pillés, quinze véhicules incendiés, trois gendarmes et neuf policiers blessés, dont deux par balle.