é le 15 juillet 2008 à Miami (Photo : Joe Raedle) |
[27/02/2009 14:10:08] WASHINGTON (AFP) Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a chuté au quatrième trimestre de 6,2% en rythme annuel par rapport au précédent, contre 3,8% initialement annoncé, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce.
Ce chiffre est bien pire que celui anticipé par les analystes, qui tablaient sur un recul de 5,4%.
Après le recul de 0,5% au troisième trimestre, c’est le deuxième trimestre consécutif de baisse du PIB, ce qui n’était pas arrivé depuis la récession de l’automne-hiver 1990-91.
Sur l’année 2008, la croissance a été de 1,1%, contre 1,3% précédemment annoncé. Le PIB de la première économie mondiale atteint 14.265 milliards de dollars.
Cette croissance est la plus faible depuis 2001, où elle était tombée à 0,8%. En 2007, elle avait été de 2,0%.
“Les sources de faiblesse de l’activité ont été les mêmes que celles indiquées lors de la première estimation”, a expliqué le département du Commerce, qui cite “un ralentissement net des exportations, une poursuite de la baisse des dépenses des ménages, une réduction encore plus forte de l’investissement des entreprises, et une baisse continue du marché immobilier”.
Dans le détail, les dépenses de consommation, qui contribuent en temps normal à plus des deux tiers de la croissance de l’économie américaine, ont reculé de 4,3% (contre 3,5% précédemment annoncé). Cette contraction, qui a contribué à hauteur de 3,01 points au recul du PIB, est la plus forte depuis 1980.
Les ménages ont particulièrement freiné leurs dépenses dans les biens durables (-22,1%, plus forte baisse depuis 1987), tout comme non durables (-9,2%, record depuis 1947), tandis qu’ils achetaient plus de services (+1,4%).
Le commerce extérieur, un relais de croissance important jusqu’en été, pèse désormais négativement sur l’activité, ayant enlevé 0,46 point de PIB. Les exportations ont en effet plongé de 23,6% (contre 19,7% dans la première estimation), plus fort recul depuis 1971.
L’investissement des entreprises est lui aussi en chute, de 20,8% (contre -12,3% précédemment annoncé), le plus fort recul depuis 2001. Il contribue à faire baisser le PIB de 3,11 points.
L’investissement privé dans le logement pèse lourdement, ayant reculé de 22,2% (contre 23,6% initialement annoncé).
Pour tenter de soutenir l’activité, les dépenses publiques ont apporté une contribution modeste: elles ont augmenté de 1,6% (contre 1,9% initialement), soit 0,32 point de croissance. Les efforts de l’Etat fédéral (+6,7%) contrastent avec la réduction des dépenses des Etats fédérés et collectivités locales (-1,4%).
La variation des stocks des entreprises a également apporté une contribution minime au PIB (+0,16 point).
Mesure de référence de l’inflation pour la Réserve fédérale américaine, l’indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a chuté de 5,0% en rythme annuel au quatrième trimestre, mais progressé de 0,8% hors alimentation et énergie.
En dollars courants (sans tenir compte de l’évolution des prix), le PIB a reculé de 5,8% au quatrième trimestre en rythme annuel, plus forte baisse de cette mesure depuis le premier trimestre 1958.
Sur l’ensemble de 2008, l’indice PCE a avancé de 3,3%, et hors alimentation et énergie de 2,2%.