[27/02/2009 16:35:18] LE CAP (AFP)
ésident de la Banque africaine de développement, Nkosazana Dlamini Zuma le 26 février 2009 au Cap (Photo : Jacoline Prinsloo) |
L’Afrique australe a promis vendredi d’aider le Zimbabwe à récolter les fonds nécessaires à son redressement économique, mais n’a pas répondu concrètement à la demande de deux milliards de dollars formulée par le nouveau gouvernement de Harare.
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) organisera en mars “un sommet extraordinaire pour considérer les propositions financières soumises par le Zimbabwe”, a annoncé à la presse la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Nkosazana Dlamini-Zuma.
Les responsables zimbabwéens “nous ont dit qu’ils avaient besoin de deux milliards de dollars américains” (1,5 milliard d’euros) pour redresser leur économie moribonde, a-t-elle déclaré à l’issue d’une réunion ministérielle du bloc régional, au Cap.
“Au sein de la SADC, nous sommes tous déterminés à aider le Zimbabwe à mobiliser ces ressources”, notamment en “contactant collectivement au nom de la SADC les donateurs internationaux”, a-t-elle ajouté.
“Le nouveau contexte économique mondial est difficile, mais nous ferons de notre mieux”, a poursuivi la ministre, sans avancer de financements directs par la région.
Le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai – qui a formé à la mi-février un gouvernement d’union avec son rival historique, le président Robert Mugabe – a évalué la semaine dernière à cinq milliards de dollars le coût de la reconstruction à long terme de son pays.
Cette somme correspond à plus du double du Produit intérieur brut (PIB) du Zimbabwe en 2008, mais répond à un enjeu énorme: les services d’eau, d’assinissement, d’éducation sont effondrées, le chômage affecte 94% des adultes et l’hyperinflation se chiffre en milliards pour cent.
évrier 2009 à Harare (Photo : Desmond Kwande) |
Devant la prudence des donateurs occidentaux, qui demandent à Robert Mugabe de respecter l’Etat de droit avant de débloquer des fonds, Morgan Tsvangirai s’est tourné vers ses voisins pour obtenir une aide d’urgence.
Vendredi dernier, il s’est rendu en Afrique du Sud pour présenter au géant régional, qui préside actuellement la SADC, ses projets économiques et l’aide nécessaire pour les réaliser.
Selon un responsable proche des discussions de la SADC, la plupart des pays de la région peinent déjà à répondre aux besoins de leurs populations et ne sont pas en mesure de venir en aide au Zimbabwe.
Seuls l’Afrique du Sud et l’Angola, grâce à son pétrole, semblent en mesure de débloquer des financements. Et encore, ils font aussi face à d’énormes demandes intérieures pour corriger des années d’apartheid (1948-1994) ou de guerre civile (1975-2002).
Hasard du calendrier, alors que Morgan Tsvangirai peine à convaincre les donateurs, les partisans du président Mugabe ont réussi à collecter plus de 250.000 dollars (200.000 euros) pour fêter en grande pompe le 85e anniversaire de leur leader.
Le chef d’Etat, qui dirige le Zimbabwe d’une main de fer depuis l’indépendance en 1980, a eu 85 ans le 21 février et doit célébrer samedi cet anniversaire dans son village natal de Chinhoyi, à 150 km au nord-ouest de Harare.
Le faste qui devrait être déployé contraste avec la misère dans laquelle vivent les Zimbabwéens, dont la majorité dépend d’une aide alimentaire pour survivre.
Morgan Tsvangirai, dont le parti était réuni à huis clos vendredi à Harare pour faire le point sur les deux premières semaines du gouvernement d’union, a indiqué qu’il participerait à la fête “dans un esprit d’unité nationale”.