La Bourse de Paris en route vers de nouveaux plus bas

photo_1235654008982-1-1.jpg
âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[28/02/2009 09:53:39] PARIS (AFP) Incapable de relever la tête après une semaine de forte baisse, la Bourse de Paris devrait continuer de s’enfoncer encore et pourrait atteindre de nouveaux plus bas, les investisseurs ne voyant pas de salut dans les publications à venir.

L’indice CAC 40 a perdu 1,75% sur la semaine écoulée pour terminer à 2.702,48 points, après avoir lâché la semaine précédente plus de 8%. Depuis le début de l’année, il a reculé de 16,02%.

La place parisienne n’a connu qu’une séance de hausse dans la semaine, jeudi, enrayant brièvement sa chute après avoir enchaîné huit séances de repli d’affilée.

Elle est repartie à la baisse vendredi, entraînée, comme les jours précédents, par les brusques mouvements des valeurs financières, au coeur du tumulte.

“La lourdeur du marché, incapable de tenir un rebond, même minime, est déprimante”, note Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.

Selon lui, la morosité des investisseurs reste nourrie par un flux de mauvaises nouvelles macroéconomiques, tandis que les discours des dirigeants d’entreprises s’avèrent “trop peu convaincants” pour permettre une reprise durable.

Les indicateurs publiés au cours de la semaine ont estompé les espoirs de rebond. Plusieurs d’entre eux, notamment dans le secteur immobilier américain, “ont en effet franchi de nouveaux records à la baisse”, note Joost van Leenders, spécialiste investissements chez Fortis.

Dans ce contexte, “la possibilité de voir de nouveaux points bas” est ouverte, alors que le CAC 40 évolue désormais au niveau d’avril 2003, selon M. Garabédian.

“Nous ne sommes plus très loin du seuil des 2.500 points que nous avions identifié comme un point bas dans notre scénario 2009”, a relevé de son côté Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management, jugeant que ce seuil pourrait même être enfoncé au vu du “torrent de mauvaises nouvelles macroéconomiques et microéconomiques” à venir.

Par ailleurs, la salve d’augmentations de capital annoncées par les entreprises, qui a commencé avec notamment celles de Saint-Gobain et Lafarge, devrait peser sur le marché.

L’offre de titres devient de plus en plus “abondante”, tandis qu’on n’observe plus d’appétit pour la prise de risque, ni chez les particuliers ni chez les investisseurs institutionnels, a indiqué M. Boscher.

“Même si les valorisations intègrent une forte contraction des profits, le flux de nouvelles à recevoir par les investisseurs et le flux de capitaux sont tels qu’on peut quand même craindre une poursuite de la baisse à court terme”, a-t-il poursuivi.

La semaine sera rythmée par une multitude de statistiques, parmi lesquelles la consommation des ménages américains, l’enquête ADP sur l’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis, ou encore le PIB pour le quatrième trimestre en zone euro.

“On va avoir des indicateurs macroéconomiques qui vont nous conforter dans l’idée qu’on est au coeur de la crise”, a prédit M. Boscher.

“Ce qu’on espère maintenant, c’est que le commerce de détail ne flanche pas complètement en Europe et aux Etats-Unis”, a-t-il dit, ajoutant: “on a aujourd’hui un minimum de résistance de la consommation, qui nécessite qu’on n’ait pas une explosion du chômage”.

La Banque centrale européenne doit par ailleurs tenir son comité de politique monétaire jeudi. “Les taux d’intérêt devraient être réduits de 50 points de base”, pronostique dans une note Martin van Vliet, économiste chez ING.

Euronext (CAC 40)