Guadeloupe : le LKP pourrait suspendre la grève, le quotidien s’améliore

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évroer 2009 à Pointe-à-Pitre (Photo : Dominique Chomereau-Lamotte)

[01/03/2009 21:29:12] POINTE-A-PITRE (AFP) Le LKP pourrait décider dimanche soir de suspendre la grève générale entamée le 20 janvier en Guadeloupe, où une nette amélioration de la vie quotidienne commence à se faire sentir.

Le collectif intersyndical devait se réunir dans l’après-midi (la soirée à Paris) pour “apprécier les avancées de la négociation”, a indiqué à l’AFP Gaby Clavier, l’un de ses principaux dirigeants.

Un meeting doit se tenir ensuite à 19H00 (0H00 à Paris) au palais de la Mutualité, état-major du collectif depuis le début de la grève le 20 janvier.

Interrogé sur le fait de savoir si la suspension de la grève pourrait être annoncée à cette occasion, M. Clavier a répondu: “Absolument, oui”.

Le préfet Nicolas Desforges avait lancé samedi soir un appel “solennel” à l’arrêt de la grève, affirmant que “l’essentiel” des revendications était “acquis”, notamment la principale portant sur la hausse de 200 euros des bas salaires.

M. Desforges avait aussi réclamé que la rentrée des classes ait lieu “normalement” lundi.

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à Pointe-à-Pitre (Photo : Dominique Chomereau-Lamotte)

Dès vendredi, le rectorat avait appelé les enseignants, par communiqués radiodiffusés, à une pré-rentrée lundi et à une rentrée des classes mardi. Les syndicats de l’Education nationale sont tous membres du LKP.

Outre l’accord salarial, plusieurs autres revendications importantes ont été satisfaites, comme la baisse des prix de l’essence et de cent produits de base.

Les dirigeants du LKP ont évoqué “des avancées”. Ils ont établi un calendrier de réunions de négociations thématiques, des tarifs bancaires à ceux de l’eau potable, pour tous les jours de cette semaine.

L’accord sur les salaires reste par ailleurs rejeté par le Medef et plusieurs autres organisations patronales majoritaires, représentant notamment le secteur clé du tourisme.

Depuis Paris, la ministre de l’Intérieur et de l’Outremer Michèle Alliot-Marie a demandé à l’organisme patronal d’adopter “une attitude responsable” dans ces négociations.

Les médiateurs du gouvernement, dont la mission s’achève, ont eux-mêmes reconnu samedi “la faiblesse” de cet accord partiel.

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égo (g), Michèle Alliot-Marie et le Premier ministre François Fillon le 26 février 2009 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

M. Domota a déjà annoncé son intention de demander au ministère du Travail, qui en a la faculté, d’étendre à toutes les entreprises de Guadeloupe l’application de l’accord.

“Les services du ministère n’ont pas encore été saisis officiellement d’une telle demande, mais si tel était le cas, il sont naturellement prêts à l’examiner”, a-t-on affirmé dimanche au ministère du Travail.

“On est encore en République française. Ce serait vraiment extraordinaire d’étendre un accord signé par des organisations professionnelles largement minoritaires, dont une ou deux affiliées au LKP”, a souligné le président du Medef Guadeloupe, Willy Angèle.

Sans attendre l’appel du préfet, de plus en plus de commerces lèvent leurs rideaux un peu partout dans l’île. Toutes les stations service sont désormais ouvertes.

Dimanche matin, la vie semblait avoir repris normalement à Pointe-à-Pitre et dans ses environs.

Dans le quartier de l’Assainissement, où se situe le Palais de la Mutualité, siège du LKP, des vendeurs ambulants de “bokits”, un beignet traditionnel, ont commencé à s’installer dès dimanche matin en prévision du meeting du soir.

En Martinique, l’accord qui paraissait jeudi à portée de main continue d’achopper, avec une confusion sur l’objectif des négociations, qui a varié ces derniers jours entre 200 et 250 euros d’augmentation des bas salaires.