A Hanovre, les hautes technologies et la Californie face à la crise

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é du CeBIT, le 1er mar 2009 à Hanovre (Photo : Nigel Treblin)

[02/03/2009 11:30:14] BERLIN (AFP) Nombre d’exposants en chute libre, défection de grands noms comme Samsung: le salon allemand des hautes technologies Cebit, qui s’ouvre mardi, subit la crise avec autant de violence que son invité d’honneur, la Californie.

Le nombre d’exposants attendus à Hanovre (nord) du 3 au 8 mars est en recul de 26,4% par rapport à l’édition 2008. Au total 4.300 entreprises de 69 pays feront le déplacement.

Et même si Ernst Raue, de la société organisatrice Deutsche Messe, assure “qu’au vu de l’ampleur de la crise, ce chiffre est un succès”, la chute est brutale pour une foire qui attirait encore plus de 8.000 entreprises au plus fort de la bulle internet, en 2001.

C’est au gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger que revient cette année le rôle d’attirer les caméras pour l’inauguration du Cebit, lundi soir, en compagnie de la chancelière Angela Merkel.

Comme le soulignait récemment le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, les organisateurs “n’auraient pas pu choisir d’invité plus approprié”: alors que l’Etat américain, berceau de la Silicon Valley autrefois flamboyante, est “plus ou moins en faillite”, le salon de Hanovre, lui, “n’est plus que l’ombre de lui-même.”

Et cela malgré une réorientation stratégique, qui voit le Cebit se concentrer davantage sur les visiteurs professionnels.

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évrier 2009 à Hanovre (Photo : Nigel Treblin)

Les consommateurs avides de gadgets technologiques, eux, ont tendance à se tourner vers des événements concurrents comme le Congrès de la téléphonie mobile de Barcelone, l’Ifa de Berlin ou encore le Consumer Electronics Show de Las Vegas.

Mais ce recentrage sur les professionnels pourrait justement coûter cher au Cebit, alors que les entreprises, touchées par la crise, réduisent drastiquement leurs voyages d’affaires.

Pour attirer malgré tout les visiteurs, les organisateurs vont faire la part belle aux technologies “vertes”, bienfaisantes pour l’environnement mais aussi pour les budgets des entreprises.

Par exemple: la “dématérialisation informatique” (cloud computing). Derrière ce terme barbare, la possibilité pour les entreprises de se passer de serveurs “maison” pour utiliser des centres de données distants, à disposition permanente via internet. A la clé: des économies de maintenance ou de licences pour les logiciels.

Les “compteurs intelligents” permettant de surveiller en temps réel la consommation d’électricité d’un foyer ou d’une entreprise devraient également attirer l’attention.

Un autre point fort sera le “livre électronique”, alors que le nouveau modèle du “Kindle” d’Amazon est un succès commercial aux Etats-Unis et que ses concurrents en Europe fourbissent leurs armes.

Les difficultés du Cebit ne sont pas une exception dans le paysage des foires, une spécialité allemande. Avec deux tiers des 150 plus importants salons internationaux sur son sol, l’Allemagne est leader incontesté d’une branche qui a connu quelques années fastes.

Mais le vent tourne. Le grand salon de l’automobile IAA de Francfort est confronté à des défections aussi retentissantes que celles de Continental ou Mitsubishi, tandis que le salon de la mode Igedo, en pleine déroute, va se séparer de la moitié de ses 120 salariés.

Norbert Stoeck, expert du cabinet de conseil Roland Berger, tablait récemment dans le Handelsblatt sur un recul de 20 à 30% du chiffre d’affaires du secteur des foires cette année.

Avec toutefois des exceptions comme le salon du BTP Bau 2009, qui a été dopé par la perspective de programmes de relance conjoncturelle.